CHARNIER DE DESCARTES LA FEMME QUI ACCUSE
Centre du don des corps… L’appellation pudique cachait une réalité inimaginable. Ces murs ont abrité un scandale d’Etat. Nous publions le récit apocalyptique de l’ancienne secrétaire générale, devenue lanceuse d’alerte. Alors qu’une information judiciaire est ouverte, Dominique Hordé se porte partie civile et rejoint 82 familles pour demander des comptes.
JUSQU’EN 2018, L’UNIVERSITÉ A ABRITÉ DE FAÇON INDIGNE LES CADAVRES DESTINÉS À LA DISSECTION
FRIGOS EN PANNE, PROLIFÉRATION DE MOUCHES, CANALISATIONS BOUCHÉES PAR LES FLUIDES HUMAINS… DANS LE TEMPLE DE L’ANATOMIE FRANÇAISE !
Des têtes gonflées, nécrosées, putréfiées, aux mâchoires ouvertes. Avec pour tout linceul des sacs plastique plus ou moins fermés. Les rapports vont se succéder sur le non-respect des règles éthiques, comme sur les risques psychosociaux, mais aussi chimiques et biologiques encourus par le personnel. Ces photos ont été montrées à Frédéric Dardel, alors président de l’université Descartes, pour le convaincre de réaliser, enfin, les travaux nécessaires.
De cette première journée, elle garde le souvenir d’immenses couloirs « déshumanisés ». Le 1 mars 2016, quand Dominique Hordé a pénétré dans l’austère bâtiment Art déco du 45, rue des Saints-Pères, en plein Quartier latin, elle était fière. Fière de son entrée dans une des universités françaises les plus prestigieuses, Paris-Descartes, le temple de l’anatomie où maints grands noms de la médecine ont pu se former pour faire progresser la science. Juriste de formation, elle a eu plusieurs vies professionnelles. Cette fois, elle intégrait le Centre du don des corps (CDC) comme secrétaire générale, une fonction administrative et financière. Elle s’apprêtait notamment à diriger l’équipe des « préparateurs» en anatomie, quatre personnes chargées d’accueillir
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