Prophète de mode
Dans un grand loft blanc très new-yorkais, le soleil se déverse généreusement dans un décor entièrement de briques blanches : du sol au mur en dégradé, jusqu’aux meubles. Accoudé à un bureau lui aussi fait de briques blanches et de verre dans un assemblage aérien comme à moitié achevé, un homme afro-américain tient à la main un téléphone. À côté de lui un superbe masque sénoufo, un collage multicolore de Christo, une longue statue en fil noir et deux tableaux posés contre un mur. Cela ressemble presque à une performance et, dans un sens, cela en est une. Cette photographie datant de 1982 montre en effet Willi Smith dans le bureau de sa marque Williwear, un lieu conçu par le collectif d’architecture de James Wines, SITE, et qui a concentré en quelques pièces l’essence même de ce créateur atypique : une sophistication lumineuse dissimulée sous une fausse simplicité, la déconstruction/reconstruction des basiques, le charme, la mobilité, l’invention à tout prix, en équilibriste, avec l’art, la joie et son identité comme boussoles. Ce côté industriel rappelle aussi ses origines, lui qui est né juste après la Deuxième Guerre mondiale dans la classe ouvrière de Philadelphie
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