CINÉMA ZOOM SUR LES DOUBLEURS
Le métier d’informer réserve parfois d’insolites rencontres. Ainsi pour les besoins du présent reportage ai-je eu le privilège de m’entretenir longuement avec la peu commode grand-mère de « Titi et Grosminet », la troublante princesse Leia et le déconcertant Forrest Gump.
Pour les cinéphiles puristes (pléonasme), un long-métrage ne saurait se regarder qu’en version originale : doubler, c’est trahir. Mais la gigantesque industrie du cinéma s’est mondialisée. Voilà trente ans, 80 % de la production cinématographique des Etats-Unis était destinée au marché intérieur et 20 % à l’exportation. Cette proportion est aujourd’hui inversée. L’écrasante majorité des films doublés est américaine. Le public d’un cinéma plus exotique, asiatique par exemple, préférant toujours la VO. Le développement exponentiel des séries, des films d’animation et des plateformes telles que Netflix ont achevé de faire du doublage une activité névralgique du secteur audiovisuel, pour le plus grand bonheur des spectateurs francophones.
Cocorico ! Le leader européen est français, bien qu’il porte un nom anglais. Entreprise familiale, Dubbing Brothers a été fondée en 1989. Dirigée par les frères Mathieu et Alexandre Taïeb, la firme assure la VF de 80 à 100 films par an, emploie 250 salariés, dispose de plus de 60 studios en France, en Belgique, en Italie, en Allemagne ou encore à Los Angeles, et a réalisé l’an dernier un coquet chiffre d’affaires de 75 millions d’euros. Non loin de Paris, à la Plaine Saint-Denis, les installations de Dubbing Brothers s’étalent sur 5 000 mètres carrés. Dans ces 17 studios insonorisés, truffés de micros et de technologie de pointe, sont doublées des productions
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