INFECTIONS CES VIRUS PEUVENT NOUS SAUVER LA VIE
La plaque d’égout s’ouvre sur un puits sombre dont on distingue à peine le fond. Il faut descendre à l’échelle une dizaine de barreaux avant de toucher le sol. Nous allumons notre lampe frontale et ajustons notre masque respiratoire. « N’oubliez pas de brancher votre détecteur de gaz », nous avertit Arnaud Bouvet, 41 ans, égoutier à la mairie de Paris. Situé à 5 mètres sous le boulevard Ornano, dans le XVIII arrondissement, ce conduit d’environ 1,20 mètre de largeur, aux murs gris rongés par l’humidité, est parcouru par des canalisations de toutes les tailles. Le silence qui y règne est angoissant. Pendant près d’une heure, nous cheminons les pieds dans une rigole d’eau, pataugeant dans une mixtion trouble, souillée de matières fécales, de préservatifs et de détritus ménagers. « Ne touchez à rien et n’enlevez surtout pas vos gants. Ici, ça pullule de microbes », prévient Arnaud, en plaçant une bouteille à la sortie d’un branchement d’évacuation. Le liquide marronnasse qui s’en écoule, provenant des WC et des douches d’un immeuble, est répugnant. « Cela devrait suffire. On doit maintenant aller prélever d’autres flacons », dit-il en s’enfonçant encore plus profondément dans le conduit. Nous le suivons jusqu’à un
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