VOYAGES, VOYAGES...
dont elle obtiendra le Grand Prix en 1907 et à l’École nationale des beaux-arts, dans l’atelier dédié aux femmes de Ferdinand Humbert, Jeanne Thil n’eut de cesse de peindre les contrées. Grâce à diverses bourses, dans la lignée des pionnières Isabelle Eberhardt ou Alexandra David-Néel, elle parcourt la Corse, l’Italie, la Castille, l’Andalousie, la Grèce, le Portugal et surtout, la Tunisie. L’amphithéâtre d’El Djem, la récolte des oranges, les marchés bigarrés, bergers, cavaliers et caravanes, de Sousse à Kairouan, de Tunis à Gabès, l’artiste voyageuse esquisse sur place ce qu’elle peindra à son atelier parisien. À l’époque coloniale attirée par l’exotisme, Jeanne Thil capte à merveille la lumière intense, les rouges et bleus éclatants, les ocres chauds. Son obtient la Médaille d’or au Salon des artistes français de Paris en 1924. On lui passe commande pour de monumentaux décors comme à l’hôtel de ville de Calais, ceux du palace aujourd’hui disparu le Royal Picardy au Touquet ou de l’université Lille II, récemment restaurés. C’est aussi la grande époque des paquebots. Pour la Compagnie générale transatlantique, Jeanne Thil réalise des décors tels ceux du célèbre France, des affiches, brochures, menus. En 2016, son petit-neveu, le relieur François Olland, ayant passé plus de trente ans à réunir la production de son aïeule, léguait sa collection à Calais, soit plus de 170 œuvres et documents. Une autre part se trouvant au musée du quai Branly-Jacques Chirac, celui-ci l’ayant mise à l’honneur pour « Peintures des lointains» en 2018-19, la ville de Calais a confié le commissariat de cette exposition à Sarah Ligner, responsable de l’unité patrimoniale Mondialisation historique et contemporaine au musée parisien. Peintures, œuvres graphiques, documents, objets nous emmènent à notre tour en voyage!
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