LE COUP DE DE CLAIRE CHAZAL
UN MEURTRE SUR LES BRAS
e romancier et neurologue Antoine Sénanque a choisi ce vers de Rutebeuf comme titre de sonsssson héros, Pierre Mourange, est lui aussi médecin, un peu désespéré, au bout de sa vie familiale, et devenu directeur d’un Ehpad. Mais un Ehpad assez joyeux où les pensionnaires ressemblent à Jean Rochefort ou à Pierre Richard. Revigorant, si l’on songe à la détresse vécue dans certaines maisons de retraite pendant la crise sanitaire. Bien malgré lui, son personnage est entraîné dans une véritable embrouille après une séance chez son psychanalyste. Manipulant, on ne sait pour quelle raison, l’arme de poing de son thérapeute, il se retrouve soupçonné du meurtre de l’analyste que l’on retrouve mort le lendemain. Son meilleur ami, au lieu de l’aider, l’entraîne dans de rocambolesques péripéties. Antoine Sénanque, dans ce huitième roman, retrouve ses thèmes de prédilection : l’amitié masculine, avec ses grandeurs et ses trahisons, et le soin, son premier métier, avec tout ce que la médecine comporte d’héroïsme et de travers. Ses récits sont toujours grinçants et drôles, un peu mélancoliques. Ciselés et pertinents sur l’âme humaine. Il y a chez Antoine Sénanque une vision lucide de la société, un rire salvateur, et l’aisance du récit. Il y a ajouté l’ingrédient policier, et c’est particulièrement réjouissant.
