BENJAMIN BIOLAY FAIT LA COURSE EN TÊTE
Paris Match. Comment est né ce “Grand Prix” ?
Benjamin Biolay. A la mort du coureur automobile Jules Bianchi, en 2015. Ça m’a choqué, et j’ai écrit la chanson “Grand Prix” comme point de départ. Il incarnait le futur du sport automobile français, un baquet lui était réservé chez Ferrari. Mais j’ai fait ça en me disant : “Je verrai bien ce qui va se passer dans ma tête, dans ma vie, dans le monde.” Et je rêvais depuis mon adolescence de chansons avec des grosses guitares. Jusqu’alors, je n’avais pas la science nécessaire des paroles pour ce genre-là. Il faut des mots ciselés, qui doivent marcher avec les six-cordes. Elles ont créé le décor puissant dont j’avais besoin, j’étais prêt pour autre chose, à ne plus m’autocensurer vocalement.
D’où vient ton admiration pour le sport automobile ? Les destins fulgurants te fascinent-ils ?
Oui, j’admire beaucoup cela. La F1 est un sport né après-guerre. L’idée de mourir en allant à 300 à l’heure dans une ligne droite est quand même plus sympa que celle de mourir fusillé par des Allemands parce que tu es résistant. L’homme pense qu’il va maîtriser la machine, mais pas du tout. Même l’immense Ayrton Senna, trois fois champion du monde, s’est mangé le mur.
La chanson “Visage
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