LE BAC OU LA VIE
Le dicton n’a pas menti. Alors que le temps était doux la veille, au jour du « suneung », le bac sud-coréen, Séoul se réveille glacé par un froid sec. Il se raconte que les angoisses et les espoirs des élèves sont si forts qu’ils en gèlent les cieux. En effet, une tension particulière est palpable dès l’aube du jour J : le trafic, habituellement dense dans la mégalopole, est fluide, car fonctionnaires et salariés ont été priés d’embaucher une heure plus tard. Lors de l’épreuve orale d’anglais, les avions seront même cloués au sol pour ne pas perturber les candidats. Le pays entier s’arrête pour accompagner les 550 000 lycéens qui passent le suneung. Devant tous les lycées, les mêmes scènes se répètent : les élèves des degrés suivants, en uniforme, accueillent leurs camarades avec banderoles et chants d’encouragement. Ils distribuent des gâteaux de riz, une offrande née d’un jeu de mots, leur nom étant l’homonyme de réussite en coréen. Les parents, émus, étreignent leurs ados devant les caméras des médias locaux. Vendeurs ambulants de montres ou de snacks commercent devant les grilles. Les croyants se pressent dans les temples bouddhistes, où des prières pour les étudiants sont organisées toute la journée. Les plus fervents les entonnent déjà quotidiennement depuis cent jours.
Pour Sung-woo Chae, 19 ans, grand jeune homme au sourire timide, ces
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