UNE PLATEFORME POUR LIBÉRER LA PAROLE
Dans la salle du troisième étage du commissariat de Guyancourt, dans les Yvelines, le major Christophe Pican termine une conversation en ligne. L’échange a duré plus de deux heures. La jeune femme s’était connectée à la plateforme de signalement en ligne accessible via le site ou via le portail arretonslesviolences.gouv.fr, pour évoquer avril. Ils sont désormais 25 à répondre, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. « Avant le confinement, le créneau entre 3 et 6 heures du matin était calme, constate Laure Penalvez, l’adjointe en chef du portail. Aujourd’hui, il n’y a plus d’heures creuses. » Depuis le 16 mars, les sollicitations ont augmenté de 50 %. La plateforme permet à la parole de se libérer. « C’est un outil discret, il est plus facile de se livrer et d’évoquer pour la première fois des choses graves par clavier interposé que face à un policier », ajoute la major. Certaines personnes se connectent pour se renseigner, connaître leurs droits. D’autres signalent des infractions mais souhaitent rester anonymes. Elles sont orientées vers les psychologues des commissariats et les associations d’aide aux victimes proches de chez elles. D’autres enfin se sentent prêtes à porter plainte. Elles sont alors recontactées pour prendre rendez-vous et bénéficieront d’un accueil personnalisé dans leur commissariat de secteur. « On n’est pas un service d’urgence mais on traite les urgences », insiste Laure Penalvez. Elle évoque ainsi ce signalement effectué par une dame qui avait remarqué le visage tuméfié de sa voisine, âgée de 68 ans. Le commissariat compétent a été averti et des policiers se sont déplacés. « Madame a refusé de porter plainte mais monsieur a été convoqué par la justice. »
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