PALMES D’OR À ABU DHABI
Comprendre (un peu) Abu Dhabi, c’est d’abord savoir que la ville n’a pris corps qu’avec les années soixante. Avant, il n’y avait là que quelques huttes en feuilles de palmier (barasti) et une poignée d’hommes, vivant pieds nus sur un trésor qu’ils ignoraient encore. Peu d’eau potable, pas d’électricité, juste un peu de bois pour cuisiner et des dromadaires pour se déplacer. Leur vie nomade oscillait entre la cueillette des dattes dans les oasis de Liwa et Al Aïn, la pêche sur la côte et les épuisantes campagnes perlières qui éloignaient les hommes pendant des mois au cœur de l’été. Mais, si Abu Dhabi a bien eu une importante flotte perlière à la fin du XIX siècle, le marché s’est effondré avec l’arrivée des perles de culture. En 1962, l’exploitation des premiers gisements d’or noir tira donc ces hommes d’une misère tout aussi noire et, en 1966, le sheikh Zayed, gouverneur respecté et futur « père de la nation », put enfin poser les bases d’une administration digne de ce nom, tracer des routes, bâtir des aéroports, des hôpitaux, des écoles et des universités pour filles et garçons. C’est aussi Zayed qui convainquit six autres familles régnantes de se fédérer pour donner naissance
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