La sculpture en pleine forme
’abord le plastique, puis le polystyrène et enfin le bronze. Arrivée sur la scène artistique en plein mouvement punk, Anita Molinero, née 1953, décide d’appliquer à la lettre le principe contestataire (« tuez vos idoles »). Elle crée donc des œuvres qui se placent en opposition aux tenants officiels de l’art conceptuel, avec des matériaux de récupération – poubelles, fauteuils roulants, pots d’échappement, emballages de fast-food… – qu’elle étire, coupe, brûle et lacère pour en extraire des pièces brutes et apocalyptiques, inspirées à la fois de la science-fiction et du cinéma gore. déclare Anita Molinero, qui n’hésite pas à utiliser scie sauteuse ou lance-flammes pour questionner notre modèle économique néolibéral. Moins « virile » mais animée des mêmes préoccupations écologiques, la démarche de Caroline Le Méhauté, née en 1982, se révèle plus organique et métaphysique. Avec l’un de ses matériaux de prédilection, la terre, elle réalise des sculptures réunies sous l’appellation générique de « Négociation ». Mais avec qui ou quoi l’artiste tente-t-elle de parvenir à un accord, de conclure une affaire? Avec la matière ou avec les dangers qui menacent la planète, confrontée à la pollution et au dérèglement climatique? Réponse sur le stand de la H Gallery, qui expose un tapis composé de fibres de coco, surplombé de son double en suspension. Au fil des jours et des déplacements des visiteurs, l’œuvre s’effiloche, comme un symbole de la dégradation progressive de notre environnement ou selon le commissaire Gaël Charbau, qui se demande: Telles sont quelques-unes des interrogations auxquelles se confronte Caroline Le Méhauté. Ode à la Terre.
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