Zelensky, la grande illusion
Envoyé spécial Kiev, Kryvyï Rih (Ukraine)
En d’autres temps, cette histoire aurait beaucoup amusé Volodymyr Zelensky. S’il n’en avait pas été le principal protagoniste, il l’aurait recyclée à coup sûr en un bon sketch, lui qui concassait du politique à longueur de programmes avec ses copains de la télé. Le pitch aurait été le suivant : un comédien, soi-disant normal, est propulsé, prétendument par accident, président de l’Ukraine. Trois mois après, il reçoit le premier coup de fil de Donald Trump. Impressionné, le type en fait des tonnes pour plaire au maître des États-Unis. Entre deux flagorneries, il lui demande quand même où en est le versement des 400 millions de dollars d’aide militaire promis. Et l’autre de lui glisser qu’il y pense mais que ce serait aussi une bonne chose qu’une enquête soit lancée sur les activités à Kiev de Joe Biden, candidat à l’élection américaine, et de son fils. À ce chantage déguisé, le novice répond qu’un nouveau procureur va bientôt arriver.
Cet épisode est évidemment celui qui a valu un procès en destitution au milliardaire de la Maison-Blanche. Mais l’autre acteur au bout du fil, ce président ukrainien obséquieux et un brin amateur, Volodymyr Zelensky, donc, qui s’en est véritablement soucié ? « Cette affaire n’a pas vraiment eu d’incidence ici, balaie le politologue Ruslan Bortnik. Tout le monde a compris qu’il ait voulu plaire à Trump. »
Peut-être. Mais ce fameux échange de juillet 2019 a pourtant marqué un tournant dans la courte carrière présidentielle de Zelensky. Pour la première fois, il a malgré lui (un peu) fendu
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits