LEGAL DESIGN : un terrain de jeux à investir
eptembre 2018 : en pleine Design Week parisienne, Kwerk Haussmann – un espace de coworking impeccablement – accueillait la première exposition consacrée au À l’origine de cet événement : Marie Potel-Saville, alors à la tête du bureau parisien de l’agence finlandaise Dot., pionnière européenne de la discipline. explique l’ancienne directrice juridique, qui vient de fonder Amurabi, sa propre agence de legal design. poursuit-elle, . Transformer trente pages d’un contrat en quelques vues d’écran, ramasser en une fiche des conditions générales de vente ou d’utilisation pléthoriques, synthétiser une méthodologie de l’innovation utilisant les outils du designer pour répondre à un problème complexe. Développée à Stanford dans les années 1980, cette approche globale prospère dans de nombreux domaines (recherche, industrie, services, sciences sociales…). Sa déclinaison au droit – théorisée par Margaret Hagan dans son ouvrage de référence, et son blog du même nom – est plus récente. Après avoir séduit les juristes américains et australiens, le legal design a gagné l’Europe, où la révolution digitale a contraint les professionnels du droit à une remise en question profonde de leur pratique en vue d’assurer leur avenir. assure Alexandra Sabbe Ferri, une avocate qui donne l’exemple en produisant, avec son équipe, des infographies en droit social plébiscitées sur les réseaux sociaux. confie Laurence Méchin, journaliste aux Éditions Francis Lefebvre, éditeur juridique de premier plan. Et les designers dans tout ça? estime Joachim Savin, designer diplômé de l’ENSCI et cofondateur de Où sont les dragons (lire encadré page 69). Spécialisée dans l’innovation systémique par le design, son agence est aussi l’une des rares à offrir ses services aux juristes. Des juristes qui semblent s’approprier le legal design en se passant allègrement de l’expertise des designers. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes ! Alors que le design étend son empire, les écoles semblent parfois oublier de former ses hussards. En février dernier, l’intitulé d’une conférence organisée à l’ENSCI, « Pédagogie et interdisciplinarité : design partout, designers nulle part? », était lourd de sous-entendus. Intervenant lors de ce séminaire, Joachim Savin tempère : À bon entendeur… /
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