Jakob + MacFarlane
Il suffit de se promener quai d’Austerlitz, à Paris, pour se demander quelle mouche a pu piquer les auteurs des Docks-Cité de la mode et du design (2012), pour décider d’enrober d’un plug vert pomme la structure en béton brutale des anciens Magasins généraux. Pourtant, rien d’incongru dans cette histoire, comme dans tous les projets de Dominique Jakob et Brendan MacFarlane. Car si leurs bâtiments ne laissent jamais personne indifférent sur le plan esthétique, tous procèdent d’une même philosophie : tournée vers les usages, réinterprétant systématiquement le contexte. Sur la Seine, il s’agissait de créer une nouvelle épaisseur pour déloger les circulations et exploiter au maximum les volumes existants, d’offrir un espace public fluide et continu, mais aussi une grande terrasse panoramique en assument-ils. N’en déplaisent à ceux qui furent effrayés par ce reptile vert tutoyant effrontément le fleuve. Se montrer ? Là n’est pourtant pas leur préoccupation principale. Au restaurant Georges (2000), situé au dernier niveau du Centre Pompidou, c’est bien l’attitude opposée qui a présidé à ce projet fondateur, celui qui leur a offert une visibilité internationale. Les formes organiques en aluminium, imaginées pour loger les différents espaces, faisaient avant tout preuve d’une immense déférence envers l’architecture de Renzo Piano et de Richard Rogers dont Jakob + MacFarlane voulaient conserver l’intégrité en ne touchant ni aux façades, ni aux conduits de fluides et de ventilation, ni aux plateaux libres. Et pourtant ! Difficile de faire plus photogénique. Et c’est bien là tout le paradoxe de leur àuvre. Une architecture calibrée pour Instagram tout en étant parfaitement ancrée dans une réalité. note Dominique Jakob. remake. Et Brendan MacFarlane de confirmer: Prendre des risques, ne pas céder à la banalité, voilà ce qui anime chaque jour le duo franco-néo-zélandais.
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