Design d’intérieur
on assiste à une migration internationale de spécialistes et de passionnés du design dans la cité lombarde, depuis le jeune talent prometteur de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL) ou de la Design Academy Eindhoven, jusqu’à l’éditeur prestigieux en passant par les designers les plus respectés. Sans oublier les acheteurs et les médias. Les 24 halls du Salone del Mobile à Rho, au nord-ouest de Milan, louent chaque mètre carré aux marques qui comptent, tandis que le Fuorisalone regroupe, lui, une multitude d’événements disséminés en ville. Préparez-vous à jouer des coudes dans les files d’attente devant les plus beaux palais (Litta, Crespi ou la villa Necchi Campiglio où a été tourné le film avec Tilda Swinton…) qui accueillent des expositions temporaires. Et à plonger dans la au gré des installations – une stratégie de plus en plus plébiscitée par les marques, diminutif utilisé dans les années 80, en Italie) représente le troisième événement mondial le plus couvert médiatiquement, après la Coupe du monde de football et le Festival de Cannes. Ces mêmes chauffeurs de taxi ne cachent d’ailleurs pas que leurs recettes, la semaine du Mobile, dépassent, de loin, celles des fashionweeks où, pourtant, les rédactrices en stilettos ne font guère plus de deux pas dans la rue sans héler un taxi. De son côté, le Fuorisalone incite davantage à arpenter la ville. Marcher en reliant, comme pour un jeu de piste, les kakémonos ornés du logo du magazine est d’ailleurs une excellente option. Quant aux déplacements motorisés, ils sont à réserver pour les retours nocturnes des (nombreuses) soirées. Le vélo devient aussi terriblement populaire, sauf en cas de pluie diluvienne. Les mêmes chauffeurs de taxi affirment qu’il pleut toujours à verse la semaine du Mobile. Il faut cependant reconnaître que les dernières éditions se sont déroulées sous un soleil radieux. Autre évolution de taille : l’hébergement. Même si à Milan le prix de la moindre chambre atteint, à ces dates, des sommets, il fallait encore récemment aller jusqu’à Monza, voire Brescia, pour trouver au pied levé un hôtel de libre. La plate-forme Airbnb et la poussée de la ville vers les nouveaux quartiers, entre la gare Centrale et Porta Nuova, ont élargi le champ des offres de location, et favorisé l’afflux de visiteurs. La pénurie d’hébergements – et son corollaire, la hausse des prix – n’a donc fait que reculer pour mieux sauter. Sur le mode , les Milanais sédentaires continuent de transformer généreusement leurs appartements en joyeux dortoirs pour les amis qui débarquent. La lecture des chiffres publiés fin avril pour l’édition 2018 sur le site donne le vertige : 1 371 événements répartis dans toute la ville, 1 763 marques enregistrées sur le site, 19 000 téléchargements de l’application créée pour l’occasion, plus de 84 000 photos avec le mot-dièse officiel #fuorisalone2018 sur Instagram, 200 000 visiteurs intra-muros (et 434 509 entrées au Salone en six jours, en provenance de 188 pays). Une progression de 26 % par rapport à 2017, et de 17 % par rapport à 2016.
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