The Good Life

Salons horlogers Panique à bord ?

Les temps ont changé, et Baselworld semble ne pas s’en être rendu compte.

a fait l’effet d’une bombe. En plein milieu de l’été 2018, le patron de Swatch Group annonçait son retrait, sans préavis, du salon mondial de l’horlogerie et de la bijouterie Baselworld. Longines et Tissot, deux des dix-huit marques du groupe, qui compte également Omega, Blancpain et Breguet, y étaient présentes depuis les débuts de la manifestation, en 1917. Cette décision est intervenue après une longue hémorragie, qui a vu le nombre d’exposants passer de 1a laconiquement déclaré la première. Un changement de business-modèle potentiellement dévastateur pour les salons, qui doivent se réinventer. Ou mourir. Baselworld, c’est un peu l’histoire de Kodak, qui n’a pas vu venir la photo numérique ; ou celle de BlackBerry, qui s’est laissé surprendre par l’écran tactile. Plus grand salon mondial de l’horlogerie et de la bijouterie, la manifestation a très longtemps été incontournable, attirant ces dernières années jusqu’à 150 000 visiteurs et 4 000 journalistes du monde entier. Une situation de position dominante qui a lentement, mais inexorablement, amené l’organisateur, MCH Group, à adopter une attitude arrogante : impossibilité pour les marques de choisir leur emplacement ; prix du mètre carré en hausse constante ; prestations imposées. Puis, en 2013, c’est le coup de trop : alors que MCH inaugure son nouveau bâtiment de plus de 70 000 m , il contraint les exposants à signer de nouveaux contrats prévoyant non seulement une hausse de 20 % des coûts de location, mais également des investissements pharaoniques pour de nouveaux stands. En claquant la porte, Swatch Group révélait ainsi dépenser 50 millions de francs suisses (44 millions d’euros) pour chaque édition. Cinq ans plus tard, au terme du bail, c’est le sauve-qui-peut. D’une année à l’autre, le nombre d’exposants chute de 1 300 à 650. Sentant le vent du boulet arriver, la directrice du salon, Sylvie Ritter, donne sa démission juste avant l’édition 2018. Le directeur de MCH, René Kamm, résistera jusqu’à la rogne de Nick Hayek, mais pas davantage. Car les temps ont changé, et Baselworld semble ne pas s’en être rendu compte. Alors qu’il y a dix ans à peine le salon permettait de remplir

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