DRÔLE DE MONDE
L’histoire remonte sans doute aux années 1970, à l’époque où les parents de Saraï vivaient dans le Sud de la France. Des années marquées par l’époque hippie. Son père est ethnologue chercheur au CNRS, spécialiste de l’Inde. Il voyage et signe l’artiste dans l’un de ses carnets. Face à la bizarrerie fantaisiste de ses monstres, la tendresse l’emporte. Sous l’émail haut en couleur, la terre est malmenée, travaillée dans une naïveté expressionniste rappelant l’art brut. Une vie de fables et de légendes, peuplée de princesses et de déesses païennes, s’illustre sur le papier de ses carnets, s’affiche sur les murs, comme des icônes sacrées venues de contes lointains empreints d’art populaire. Inspirée par les poupées kachinas d’André Breton, une collection de figurines espiègles, en céramique, s’expose sur les murs de ce panthéon mythologique. L’histoire se poursuit avec la série de plats et de contenants, patinés par un jus d’engobes, de gravures et d’émail. La richesse des textures et la superposition des couleurs réinventent le temps et l’épaisseur de l’histoire. L’artiste avance en autodidacte, ne prémédite rien, laisse l’instinct conduire le geste sans craindre l’erreur technique. L’accident est une aubaine, l’occasion de détournements qui signent l’identité de ses pièces uniques. La liberté apprise au berceau reprend ses droits, Saraï Delfendahl explore, incruste à fleur de terre, des graines, des pierres, joue avec la profondeur de couleurs intenses. « Même pas peur ! ».
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