LE COUP DE DE CLAIRE CHAZAL
UNE FOIS POUR TOUTES
e fut l’une des images marquantes du récent mouvement des Gilets jaunes : Alain Finkielkraut pris à partie sans ménagement par des manifestants proférant des slogans antisémites. Preuve supplémentaire, s’il en fallait, des polémiques, des débatsest le titre de ce court essai à la fois touchant et stimulant. L’idée est bien sûr de revenir sur ses origines – parents juifs polonais, père survivant d’Auschwitz… – et de s’en prendre aux négationnistes : Avant de dénoncer l’antisionisme, Dans le livre, Alain Finkielkraut reconstitue aussi son parcours de militant politique. Histoire de tordre le cou aux accusations de conservatisme et de réactionnisme. Car après la contestation gauchiste en Mai-68, Finkielkraut sort du conformisme ambiant et, sous l’aiguillon de Pascal Bruckner, il coécrit (1977), démontrant que la libération sexuelle ne rime pas forcément avec désir et amour. C’est parti ! L’agrégé de lettres va se faire essayiste, et philosophe. Ses mentors, rappelle-t-il dans ce récit autobiographique, s’appellent Levinas, Foucault, Heidegger. Sa rencontre avec Milan Kundera va il lui prouve que . Toujours nourri de littérature, il s’inspire de Péguy, Proust, Dostoïevski, Conrad. Combattant du fanatisme religieux, il veut aussi s’opposer au nihilisme égalitaire et constate alors que l’intelligentsia progressiste le boude. Il s’en expliquera d’ailleurs avec fougue et sincérité dans un livre coécrit avec son adversaire idéologique mais grande amie Élisabeth de Fontenay (2017). Car ce qui caractérise Alain Finkielkraut et ce qui le rend attachant, au-delà des provocations, c’est son acharnement à affiner sa pensée, à toujours la confronter au monde, sans céder, mais sans jeter l’anathème non plus – ce qu’il fait, encore une fois, dans
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