Yasmina Reza ANNE-MARIE LA BEAUTÉ
Il y a un ton Yasmina Reza, dont chacun des livres diffuse la musique lancinante, douce-amère, avec ses subtiles variations. La dramaturge et romancière signe aujourd’hui un nouveau monologue marquant. Anne-Marie la Beauté* fait entendre la voix d’une certaine Anne-Marie Mille. Une femme brune plus toute jeune qui porte des pantoufles vénitiennes, souffre du genou, fait ses courses à Monoprix et chez Picard.
À 19 ans, elle a quitté le Nord et Saint-Sourd-en-Ger. Direction Paris pour passer une audition et s’installer dans le 20e arrondissement. Des scènes, elle en a foulé, elle qu’on surnommait « Anne-Marie la
Beauté ». Avec certes un succès moindre que sa camarade Giselle Fayolle, qui vient de s’éteindre. Anne-Marie égrène les souvenirs en s’adressant à quelqu’un qu’elle appelle tour à tour « madame », « mademoiselle » ou « monsieur ». Elle se souvient qu’elle a épousé un homme avec lequel elle s’est gentiment ennuyée. Elle évoque un père qui a eu un et une mère qui a fini par arriver àLa dame, qui raffole de l’avocat et de la truffe, ne se fait plus d’illusion sur rien. Parfait condensé de l’art de Yasmina Reza, est l’une des plus belles réussites de l’auteure d’
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