Christophe Ono-dit-Biot *
Bien des tresors cachés appartiennent à d’autres. Il arrive qu’on mette la main dessus parce que ces derniers nous enAdel Abdessemed, artiste “à l’attaque” refusant toute muselière spirituelle et physique, au rire qualifié de “satanique” par ceux qui meurent de peur – et donc ciblé par les fondamentalistes de son pays natal, l’Algérie, et les autres –, avait fait une drôle de tête en découvrant les deux lits de camp installés pour nous dans le musée. Ils lui rappelaient sa séquestration par le GIA, Groupe islamique armé (“précisait-il, rappelant les slogans religieux écrits sur les murs au sang humain) quand il était étudiant aux Beaux-Arts d’Alger dans les années 1990. Il m’avait alors parlé de l’écrivain Mouloud Mammeri, qui avait raconté dans (1965) la vie d’un petit village de Kabylie écartelé entre le FLN et l’armée française, la résistance et la lâcheté, les engagements clairs et les doubles jeux. J’ai lu depuis ce algérien et son titre m’obsède encore, parce qu’il a surgi pendant la nuit des lèvres d’un homme qui résiste à tous les opiums et répond coup sur coup, menant une guerre de libération des esprits qui nous concerne tous. »
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