LA TENTATION DE L’AMÉRIQUE
Jean Meckert, ce méconnu. Il n’est sans doute pas le seul écrivain français à être passé par le tamis de l’histoire littéraire ; il n’y a pas que les médiocres qui disparaissent, et pas uniquement les grandes plumes qui résistent aux vents mauvais de l’oubli. Pourtant, en 1941, lorsque Gallimard publie le livre est salué par Queneau et Gide. La classe ouvrière entre alors(1947) colle aux basques de Laurent Lavalette, tout juste sorti de prison et bientôt enrôlé par d’Essartaut, patron d’une scierie et chef de résistants qui, après la guerre, flinguent à tout-va ceux qui s’en sont mis plein les fouilles grâce aux « boches ». Un roman de l’épuration, terreux, sale, transpirant, qui raconte des bravaches s’octroyant le droit de justice sans que la morale ne les étouffe. Il n’y a pas de gagnants ni beaucoup de grandes âmes. Il y a, en revanche, une belle langue, un style sec, cru, rapide, qui balance la psychologie aux orties pour dessiner les faits de l’Histoire et l’effet des gestes. Très grand roman. Jean Meckert fut aussi le deuxième auteur français à signer à la Série Noire, sous le pseudo américanisé de John Amila. D’ici à là-bas, il n’y a qu’un pas et un océan…
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits