UN ÉTÉ AIX-TRA !

HISTOIRES AIX-TRAORDINAIRES

écrivait Maupassant. Cette magie opère encore, car Aix-les-Bains déploie une belle énergie à rappeler qu’elle fut « reine des villes d’eau et ville d’eau des reines ». Fréquenter l’une des plus belles « rivieras des Alpes » – un titre qu’elle a déposé – se méritait. Il fallait prendre le vapeur à Lyon, puis remonter le Rhône et le canal de Savières jusqu’au lac du Bourget. Pauline Bonaparte en aurait lancé la mode, suivie par Joséphine et Hortense, puis Sissi, la reine Victoria, Georges I de Grèce, Dom Pedro II du Brésil et le maharajah de Kapurthala ! Avec armes, domestiques et bagages, l’aristocratie descendait au Splendide, à l’Excelsior ou au Royal, les palaces du sieur Rossignoli. La cure durant 140 jours, cela laissait duauquel exhorte Lamartine dans le poème écrit sur ces rives. Que reste-t-il de ces beaux jours ? La beauté des thermes, bien sûr, luxueux paquebot fantôme en cours de métamorphose. Une visite guidée explore les trésors Art déco des thermes Pétriaux, dont la folle cabine de bain VIP, où barbotait l’Aga Khan III qui vous laissera baba ! Ensuite, il y a tous ces grands hôtels de la Belle Époque qui bordent les rues du centre-ville et revivent quand des architectes d’intérieur, tels Cécile et Samuel Bukowski, le duo chic et choc de L’Effrontée, s’en mêlent. Enfin, le goût des bonnes choses a traversé le temps. À la chocolaterie Bizolon, se sont succédé quatre générations de chocolatiers, de recettes (goûtez les roseaux au chocolat et à l’eau-de-vie de poire !) et de clients. Le square Jean Moulin s’impose d’ailleurs comme un repaire de métiers de bouche. Romain Guibert et Noémie Robert, fromagers engagés auprès des petits producteurs fermiers, y organisent chaque mois avec Christophe Villelégier de la cave Lovin’ des dégustations très courues. Pendant que Frédéric Exertier défend au P’tit Houblon la nouvelle scène des microbrasseries artisanales locales. On ne peut pas vivre toujours d’amour et d’eau thermale…