L’ÉDITO
Le 4 novembre à 14 heures, lorsque l’ultime coup de canon retentira en baie de Saint-Malo, quelque 125 monocoques et multicoques s’élanceront pour écrire le 11 chapitre de la Route du Rhum, magnifique aventure humaine, leçon de solidarité et d’humilité.
Machine à fantasmes que a été aspiré par le triangle des Bermudes ou par des extraterrestres… Quarante ans après, le mystère du « bateau fantôme (…) qui rêvait des îles et jamais n’arriva là-bas », écrit par Serge Gainsbourg pour Alain Chamfort, reste entier. Suspense, drames, rebondissements, bras de fers avec l’Océan – l’édition 2002, remportée par Michel Desjoyeaux, est un carnage avec l’abandon de quinze multicoques sur dix-huit -, il ne manquait que Florence Arthaud, « petite fiancée de l’Atlantique » et immense marin qui remporte en 1990 la course « à l’ancienne », sans assistance radio, pour faire entrer la transatlantique dans la légende. De la férocité de ces combats de titans menés, les yeux dans les yeux, par nos nouveaux héros avec l’Océan, rien ne transparaît jamais, si ce ne sont ces phrases cueillies à l’arrivée à Pointe-à-Pitre, dans une ambiance surchauffée, éblouissantes de simplicité. Au cristallin « » de Florence Arthaud, répond seize ans plus tard l’irrésistible « » de Lionel Lemonchois. Une humilité désarmante, arme des vrais forts, ceux dont le courage va de pair avec leur capacité à ressentir pleinement et profondément ce qui les entoure. Tout en embrassant leur vulnérabilité. Car le mot de la fin revient de toute façon toujours à l’Atlantique, au-delà de la bravoure, du mental d’acier, de la préparation physique et technique millimétrées. « » Alain Colas, où qu’il soit, le sait mieux que quiconque.
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