GRANVILLE, BELLE DE ROCHE
PRESQU’UNE ÎLE
n’est encore qu’une péninsule granitique, habitée par quelques pêcheurs. Quand l’Anglais Sir Thomas de Scales rachète ses terres au seigneur d’Argouges, il fortifie le lieu avant d’être bouté par les chevaliers normands hors de la cité, que le roi Charles VII exemptera d’impôts. Tout un passé perdure sur les remparts, le pont-levis, dans les ruelles de la Haute-Ville. Perchée sur son roc regardant la Manche, Granville a l’âme insulaire. Les siècle avec sa ligne Paris-Granville, son casino et son Hôtel des Bains, la cité normande a la particularité bien pratique de disposer d’une gare en son centre. De ses quatre plages de sable, Saint-Nicolas, Hacqueville, Hérel, le Plat Gousset, cette dernière – à la piscine d’eau de mer et aux 165 cabines estivales – est surmontée de la maison d’enfance si chère au couturier Christian Dior, Les Rhumbs, au style Belle Époque, lovée dans son merveilleux jardin et devenue musée consacré à sa mémoire. Entre deux rivières, Le Boscq au nord et La Saigue au sud, Granville se parcourt à pied de son centre au quartier Saint-Paul (dont l’église, revendue, pourrait devenir, dit-on, centre artistique) et à la Haute-Ville où Notre-Dame du Cap Lihou, église classée du XIV , est dédiée aux marins pêcheurs qui viennent, depuis lors, y implorer la protection de la Vierge avant de prendre la mer. N’en déplaise aux mauvaises langues, la Normandie n’est pas si pluvieuse et Granville, avec son climat certes changeant mais doux, peut en témoigner. Seules ses marées, les plus grandes d’Europe, dépassent parfois le coefficient 110 (s’informer sur maree.info). Fermé par son môle d’origine du XVIII , le port, auquel on ajouta dans les années 70 un bassin de plaisance, est le plus important de notre pays en pêche coquillière. Dernier trois-mâts terre-neuvier rescapé d’une activité morutière qui cessa en 1931, et son capitaine, Matthieu Alluin, propose des balades en mer tout comme l’élégant voilier de la capitaine armateur Marie Fouché, ultime bateau dessiné par le peintre Marin-Marie. De la criée jusqu’au coucher du soleil, la lumière est si belle à Granville que les goélands semblent en tournoyer de ravissement.
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