LES NOUVEAUX VISAGES DU NAZISME
Dans cette brasserie de Kloster Vessra, petit bourg de l’ex-Allemagne de l’Est, c’est « open bar » pour les gadgets nationaux-socialistes. Mais au comptoir, le serveur tient plus du hipster que du skinhead. Comme un symbole de la mue revendiquée par la mouvance nationaliste allemande : enhardie et, en apparence, plus respectable. Même si derrière la devanture et les mots choisis, l’idéologie est toujours aussi haineuse. La crise migratoire de 2015 a donné un coup de fouet aux quelque 30 000 sympathisants d’extrême droite surveillés par le renseignement intérieur de la République fédérale. Et consolidé les passerelles entre les factions européennes hantées par « l’invasion migratoire » et la disparition de la « race blanche ».
A Predappio, ville natale de Mussolini en Emilie-Romagne, chemises noires et bras tendus ont droit de cité, depuis 1922 et la prise du pouvoir du Duce. S’il est totalitaire, partisan du culte du chef et de la force brute, son régime ne s’est rallié que tardivement à l’idéologie antisémite. Les déportations commencent en 1943 avec l’occupation allemande. Ici, la petite-fille de Mussolini est élue à Rome sur une liste d’extrême droite. Matteo Salvini, dont la formation populiste dirigeait le pays encore récemment, cite sans honte le fondateur du fascisme. Une formidable source d’inspiration pour tous les militants de l’« internationale nationaliste ».
DU SKINHEAD AU DÉPUTÉ, DE LA GRÈCE À LA SUÈDE, LES SUPRÉMACISTES BLANCS S’AFFICHENT EN BRUN
EN ITALIE, GÉNÉRATION APRÈS GÉNÉRATION, ILS RESTENT FIERS D’AVOIR INVENTÉ LE FASCISME
De notre envoyé spécial en Thuringe
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