Un rêve d’Italie à Notting Hill
ans le Landerneau des maisons du très chic quartier londonien de Notting Hill, celle que vient d’aménager Danny Pine, directeur d’une compagnie immobilière dont il assure aussi la direction artistique, a récolté le drôle de surnom de « Disco House », en raison de l’éclairage de l’un de ses couloirs, qui rappelle Cette bâtisse victorienne qui s’élève sur six niveaux, Danny Pine l’a trouvée en mauvais état. Mais il sentait qu’il pouvait profiter de cette page blanche pour se lancer à nouveau dans une collaboration avec l’architecte William Smalley, comme il l’avait déjà fait à plusieurs reprises. Il avait en tête des rêves référencés: confie-t-il. Le goût légendaire de cette icône de la jet-set récemment disparue ne fut cependant pas sa seule inspiration. Les couleurs du sol et des murs, l’écrin minéral du manteau de la cheminée du salon, la bibliothèque en bois de rose, le double dressing aux murs tapissés de cuir et, surtout, le jardin d’hiver: beaucoup de signes rappellent l’opulence de la villa milanaise des sœurs Necchi, construite par Piero Portaluppi dans les années 30. Au sous-sol, c’est en pensant aux thermes de Vals, en Suisse, projet phare de l’architecte Peter Zumthor, que Danny Pine a fait recouvrir de basalte sombre les murs d’un véritable spa domestique. Il se souvient aussi de la performance qu’a représentée la pose de la longue rampe en pierre de lave de l’escalier. Il flotte en fait partout l’impression que, du décor au mobilier, en passant par les lustres, tout a toujours été là. Il faut dire que le directeur artistique a passé beaucoup de temps à chiner du mobilier dans les ventes aux enchères, notamment en Italie, à l’affût de design transalpin de l’après-guerre. Gio Ponti, Carlo Scarpa et Melchiorre Bega sont les trois noms qu’il cite spontanément. Il a également acheté quelques pièces de mobilier contemporain et en a fait réaliser certaines sur mesure. On retrouve aussi dans la maison une panoplie d’appliques et de suspensions en verre qui donnent l’impression que ce collectionneur est tombé sur un ensemble exceptionnel. Ce qui n’est pas le cas. En réalité, il s’est porté acquéreur d’un gigantesque lustre de cinéma italien qu’il a fait découper pour le remonter en plusieurs types de luminaires disséminés dans la maison. Notre esthète raconte enfin comment il a recouvert en partie les murs de matières minérales: basalte, marbre, onyx… Le basalte foncé renforce, dans le spa du sous-sol, la sensation recherchée d’un espace intime. La conversation se tient aussi bien entre l’architecture et le mobilier qu’avec les matériaux. Peinture aux nuances délicates ou tissu d’ameublement, tout concourt à créer une sorte de collage contemporain chargé de références.
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