Les nouveaux territoires de la création

és dans les années 80 et 90, après la chute du mur de Berlin, dans une Europe à redéfinir, ces 21 artistes incarnent les « métamorphoses » de notre époque. Tous ont été d’Ovide n’a rien d’incongru. À l’instar du poète latin qui, au I siècle, réinterprétait les récits mythologiques pour raconter la genèse de l’humanité, ces jeunes plasticiens précise Thomas Delamarre. À la variété des genres littéraires répond ici la multiplicité des supports : céramique, textile, peinture, vidéo… Avec gourmandise, les artistes s’emparent de ces différentes techniques pour explorer des territoires qui font souvent écho aux enjeux contemporains: l’écologie, l’immigration, l’identité, la surproduction. Ainsi, la Néerlandaise Hendrickje Schimmel, qui a nommé sa pratique artistique Tenant of Culture, recycle les vêtements usagés et crée des pièces hybrides qu’elle intitule ou De survivance, il est aussi question avec la Française Marion Verboom, dont les sortes de colonnes inspirées de fragments d’ornements architecturaux, mêlent bois, plâtre et ciment. Tout aussi existentielles sont les installations de l’Estonienne Kris Lemsalu (qui représente son pays natal à la Biennale de Venise). Dans une combinaison d’objets collectés et fabriqués, elle réalise des œuvres mettant en scène des personnages entre la vie et la mort. À l’instar du héros aux chaussures de porcelaine de assis sur la proue d’un bateau de pêche datant de l’ère soviétique et jouant du clavier.