Polke et Ballen, de cauchemar en hallucination
ion d’or à la Biennale de Venise, en 1986, Sigmar Polke (1941-2010) est plus connu pour ses peintures que pour ses photographies. Cependant, ces deux médiums se révèlent indissociables dans la pratique de déclare Bernard Marcadé, commissaire de l’exposition que lui consacre Le BAL, à Paris, Résultat : les quelque 300 clichés noir et blanc, pris entre 1970 et 1986, forment un magma duquel émergent des autoportraits, des paysages, des natures mortes, des études d’après Goya, des portraits de ses amis – tel Georg Baselitz –, autant d’images exécutées – parfois sous l’emprise de substances illicites – sans aucun souci de réalisme. Celles-ci composent un univers presque hallucinatoire. déclarait Sigmar Polke. Un principe que le photographe américain Roger Ballen, son cadet de neuf ans, semble avoir adopté pour créer une oeuvre qu’il qualifie de Elle se révèle énigmatique et dérangeante, peuplée de marginaux accompagnés de toutes sortes d’animaux qu’il a immortalisés en noir et blanc au fur et à mesure de ses pérégrinations en Afrique du Sud. À la fois documentaires et mis en scène, ces portraits ne décrivent pas la « réalité », mais précise Roger Ballen. Une interrogation sur le sens de la vie développée en 80 photographies (et 10 installations) à regarder comme une métaphore du voyage introspectif, identitaire et esthétique, mené par le photographe.
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