IMPRESSIONS FORTES
On Les mots et la mélodie de Michel Jonasz ne quitteront plus Frédéric et Guillaume après avoir visité Le Richelieu et l’Eden Roc, hôtel et restaurant à l’abandon, mais mythiques souvenirs des Marseillais. Propriétaires à Lauris du Domaine ded’Edward Hopper en ligne de mire, il se donne pour mission d’ouvrir entièrement sur l’eau cet ancien hôtel de ville, délabré par le sel et le vent. Après des recherches, il retrouve les traits d’origine et le style Art déco de l’édifice, s’attelant à le rénover en puriste. Entre consolidations, révélations et relecture contemporaine, après douze mois de travaux, lejoyau d’autrefois retrouve de sa superbe le long de la corniche. Doté d’une double exposition, l’hôtel affiche deux visages. Côté rue, il revit à son passé Art déco, suggéré par des ferronneries inspirées d’une meurtrière d’origine, et l’extension dédiée au restaurant joue la transparence par le biais d’une résille. Côté mer, sa verticalité en blanc majeur laisse apparaître l’adjonction d’un dernier étage, sur lequel s’étire une piscine bleu ciel, et la création de nouvelles fenêtres rééquilibre sa façade au charme désuet. Y faire escale, c’est être en suspension au-dessus du bleu, partout, toujours. Dès l’entrée, tout s’efface au profit du panorama. Sur fond blanc, seules quelques pièces de designers ou des photographies d’artistes accrochent discrètement le regard. En provenance de la collection personnelle des propriétaires ou sélectionnés par la décoratrice d’intérieur Beryl Le Lasseur, le visiteur remarquera les luminaires des éditeurs Rispal ou Flos, le mobilier au style vintage de 366 Concept ou du danois Skagerak. Au restaurant, l’horizon et son ballet nautique sont à l’unisson d’une carte aux saveurs iodées, signée par les sœurs Levha du restaurant Le Servan à Paris. Sur la longue terrasse en bois du second étage, installé sur des fauteuils blancs, signés des frères Bouroullec, ou sur le toit-terrasse dont la piscine se confond avec l’azur, on a l’impression forte d’être aspiré par la puissance du paysage. Dans les chambres, toutes particulières par leurs expositions, de terrasses en balcons à l’étage, en baies vitrées au ras des flots, le bois blond et les tons clairs s’effacent devant l’intensité des couchers et levers de soleil. S’invite alors toute la beauté de cette ville du Sud à nulle autre pareille.
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