Une douleur intense qui traverse tout le bras jusqu'à la main, semblable à une décharge électrique : qui n'a pas connu cette manifestation typique qui survient après s'être cogné le coude ? Lorsque le choc est de faible intensité, la douleur parait complètement disproportionnée, un peu comme pour le petit orteil qui se heurte au pied d'une chaise ou au coin d'un mur.

La raison de cette douleur intense est à chercher du point de vue anatomique.

Le nerf ulnaire, le responsable des douleurs au coude

Pour assurer la motricité et la sensibilité des membres supérieurs, un nerf se promène dans tout le bras. Le nerf ulnaire, autrement connu sous le nom de nerf cubital, se trouve logé entre les muscles et les ligaments qui recouvrent les os du bras et de l'avant-bras jusqu'à l'auriculaire. Si vous vous cognez le biceps contre une porte, vous ne sentirez pas grand-chose puisque le nerf est profondément enfoui dans le muscle.

En revanche, il existe une zone sur laquelle le nerf cubital n'est que très peu protégé. Quasiment exempte de muscles et de graisses, la portion du coude laisse le nerf très perceptible. Les Anglais l'appellent d'ailleurs le funny bone, soit l'os rigolo. En matière d'humour, on peut toutefois faire mieux, vous diront tous ceux qui se sont déjà cognés dans cette partie.

Lors du choc sur le coude, le nerf ulnaire est directement comprimé contre l'os. Très sensible, il envoie donc un message d'urgence au cerveau sous le forme d'une douleur intense qui se propage dans tout le bras.

Se cogner le petit juif, une drôle d'expression qui a son origine

Dans le langage familier, on parle de se cogner le petit juif. Cette drôle de tournure est en fait issue d'une situation moins joyeuse, celle du peuple juif pendant le Moyen-Âge.

Opprimés dans toute l'Europe, les Juifs sont alors cantonnés à l'exercice des seuls métiers qui leur sont permis : le commerce et le prêt financier. De nombreux Juifs s'adonnent à la vente de tissus. En mesurant les pans de textile vendus, les commerçants doivent enrouler le tissu sur leur avant-bras. Ce-faisant, ils cognent régulièrement leur coude sur le comptoir, occasionnant la typique douleur vive que l'on connait. Le terme de "petit juif" est alors adopté pour désigner la sensation électrique qui traverse le bras à chaque choc du coude.
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