Le plus vieux métier du monde: Récit
Par Annie Depont
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À propos de ce livre électronique
N’est pas celui que vous pensez,
Bien avant la pute,
il y avait la mère au foyer.
Ceci est le livre d’une vieille maman qui a vu l’eau couler sous les ponts et sur les arbres qui entourent sa maison. Chanter la vieillesse et la maternité, tout autant, c’est chanter la vie, tout simplement.
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Aperçu du livre
Le plus vieux métier du monde - Annie Depont
Annie Depont
Le plus vieux métier
du monde
© Les Éditions Garuda, 2025.
ISBN : 978-2-925342-32-8
Dépôt légal : Premier trimestre 2025
Pour l’illustration de la couverture : Katy Lemay
« Ma mère qui traverse mes phrases comme une souveraine, avec une longue traînée d’encre et de lumière. »
Christian Bobin, La part manquante
Préambule
Je ne suis certes pas la première, ni sûrement pas la dernière, à parler de maternité et à convier mes souvenirs de mère dans un livre. L’Alpha et l’Oméga de l’homme, en dehors de toute considération religieuse, n’est rien d’autre que sa maman. Génitrice ou maman de cœur, celle qui a langé, baigné, nourri, éduqué, puis libéré l’humain, est l’être le plus signifiant de toute une vie. On parle de première imprégnation pour les animaux. Réciproquement, l’amour qui découle de cette relation si intime n’est à nul autre pareil. Il n’y a rien de plus fort, sauf la douleur de la perte d’un enfant. Perdre sa maman est dans l’ordre des choses, restent les souvenirs et les acquis. Une maman perdue trop tôt en revanche est une anomalie qui laissera un trou béant, on cherchera alors à le combler en s’abreuvant à une autre source bienfaisante. C’est le thème de cet ouvrage qui se veut un hommage à toutes les mamans du monde et à la mienne en particulier, mais en toute lucidité. J’y ai inclus quelques souvenirs de mes propres expériences de mère couveuse sans oublier d’égratigner au passage certaines tendances — pour ne pas dire déviances — à la mode. Ces réflexions, dont je suis friande dans tous mes livres, amorcent quelques débats de société ou tout simplement des dîners entre amis à condition qu’ils respectent leur diversité d’opinions.
Le plus vieux métier du monde
Le plus vieux métier du monde
N’est pas celui que vous pensez
Bien avant la pute, il y avait la mère au foyer
Ceci est le livre d’une vieille maman qui a vu l’eau couler sous les ponts et sur les arbres. Chanter la vieillesse et la maternité, tout autant, c’est chanter la Vie tout simplement.
Voici une citation d’Anna Louise Fontaine ¹ qui résume bien mon intention : « Chanter ma vieillesse comme j’ai chanté mes amours et ma liberté. Car elle est aventure. Car elle est là, à ma porte. Car c’est ma vie. C’est mon présent. Mon énigme du jour. (…) Et parce qu’elle et moi avons fort à faire pour la libérer de la peur qui l’encombre. Et de tous les préjugés qui l’entravent. Qui la couvrent d’un masque hideux. Déformant. Heureusement, il me reste encore beaucoup de curiosité. Et de mots à mettre à son service. » En passant, j’adore son art de ponctuer. C’est une poète, on s’en rend compte.
Poème à Mimi
Je suis…
Je suis celle qui a tenu ta main quand ton pas vacillait
J’ai coiffé tes cheveux quand le vent les mêlait
J’ai mouillé ton front quand la fièvre brûlait
J’ai veillé sur toi des nuits et des nuits durant
J’ai prié pour que tu t’en sortes
Te précédant, j’ai ouvert les portes
Et les fenêtres aussi, pour que tu respires
Pour toi, j’aurais tué, volé et bien pire
Ta vie m’est si précieuse que rien ne compte autant
Pour moi, tu es l’être le plus cher, le plus charmant
Je ne pensais pas qu’on puisse aimer autant
Vois-tu, je suis ta maman ²
Le premier et le dernier mot
d’un être humain
Le premier mot d’un être humain est bien « Maman ». Son dernier mot avant de mourir est paraît-il le même, comme si nous avions le pouvoir, en fin de vie, de faire renaître cet être si cher, comme si elle pouvait venir encore à notre rescousse. Un homme blessé appelle sa mère au cas où. « Maman, j’ai mal. » « Maman, j’ai peur. » Appels à l’ultime ressource, à l’amour infini.
« Ma… ma… ma… papa ! », ânonnait ma petite renarde pour bien m’agacer. J’attendais ce premier mot avec fébrilité. Du haut de ses douze ou treize mois, elle le savait. Elle me faisait « payer » mon absence de quelques jours et son sevrage. J’étais partie en Allemagne pour les quatre-vingts ans de Mutti et je l’avais payé très cher, ce voyage. J’ai été obligée de tirer mon lait et le jeter dans le petit lavabo du cabinet de toilette. J’étais triste et c’était douloureux.
L’allaitement
Deux ans complets d’allaitement, puis bien des difficultés à faire manger bébé. Ce fut néanmoins la période la plus lumineuse de ma vie. Après avoir perdu l’enfant précédent lors de l’accouchement, j’avais comme une impression de rattrapage. La Vie me devait, pensais-je, une sorte de réparation. Je souhaitais vivre cette maternité plus intensément que nulle autre.
Le bonheur que procure un bébé tétant, ce contact animal, cette proximité, cette intimité sont incomparables. Je suis triste — et dubitative — lorsque j’entends des jeunes mères se justifier par une affirmation trop souvent entendue : « Je n’ai pas de lait. » On sait bien que la vie active aspire les bonnes intentions. Peu nous diront : « Je n’ai pas de temps à perdre », ou même simplement : « J’ai décidé de ne pas allaiter et cela ne vous regarde pas. » Il y a un sentiment de culpabilité, conscient ou pas, derrière cette décision. Une femelle mammifère produit du lait lorsqu’elle enfante. Elle peut ne pas savoir comment s’y prendre pour allaiter son nouveau-né, mais la source ne peut pas se tarir derechef. Et puis il faut l’amorcer. Certains poupons trouvent d’instinct la façon, d’autres ont besoin d’encouragements. Il est regrettable que les infirmières ne puissent pas se consacrer plus longtemps à cet apprentissage. Dans les deux sens du terme : celui d’apprendre, elles-mêmes, et celui d’enseigner aux jeunes mères pour lesquelles ce geste n’est pas naturel. Il convient aussi d’affirmer que cela n’altère pas la silhouette comme beaucoup le craignent.
Une autre chose me paraît ridicule : cette soudaine pudibonderie qui oblige les jeunes mères allaitantes à se cacher pour donner le sein, à quasiment étouffer leur poupon sous des linges recouvrant la tête du bébé et le sein de sa mère. Il n’y a rien d’indécent à ce geste d’allaiter. Au contraire, c’est souvent très attendrissant et bien plus beau que certains décolletés abondants qui s’exhibent en été. Entre discrétion et excès de pudeur, il y a une marge de manœuvre. Et bébé peut respirer, ce qui est indispensable à sa succion. Indispensable également de pouvoir le surveiller pendant sa tétée, ce qui est impossible avec ce linge de pudeur à moins de se le mettre jusqu’au-dessus de la tête comme une burqa. Il n’est pas question de se dépoitrailler, mais un chemisier à boutons et un soutien-gorge adapté peuvent fort bien convenir à la manœuvre. Que peut-on voir alors ? Rien d’autre qu’un décolleté, la tête de bébé cachant le mamelon. La pudeur est sauvée !
PMA et GPA ³, ce que j’en pense
« Faire un don de sperme n’est pas le même geste que louer son ventre. Les spermatozoïdes ne sont pas un organe interne
