Libres sous la Grâce: La vision augustinienne de l’Église dans les textes du Rvd Robert F. Prevost (Pape Léon XIV)
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Aperçu du livre
Libres sous la Grâce - Rvd Robert F. Prevost Pape Leon XIV
Page de titre
Libres sous la Grâce
La vision augustinienne de l’Église
dans les textes du Rv. Robert F. Prevost
(Pape Léon XIV)
Traduction et introduction
du P. Jaime García-Álvarez o.s.a.
Précision
Publié en communion d’intention
et de service ecclésial avec la Libreria Editrice
Vaticana (LEV), dans le respect de favoriser
une diffusion harmonieuse de ses écrits
à travers les différentes langues.
Abréviations
Documents du Magistère Ecclésiastique
DCE : Deus Caritas Est
EA : Ecclesia in Asia
EN : Evangelii Nuntiandi
GS : Gaudium et Spes
LG : Lumen Gentium
NA : Nostra Aetate
OA : Octogesima Adveniens
PC : Perfectae Caritatis
PI : Potissimum Institutionis
SC : Sacrosanctum Concilium
TMA : Tertio Millenio Adveniente
VC : Vita Consecrata
Documents de l´Ordre de saint Augustin
Const. : Constitutions de l’Ordre de saint Augustin
CGI ‘74, Doc. : Document du Chapitre Général intermédiaire 1974
CGI ’98, Doc. : Document du Chapitre Général intermédiaire 1998
CGO ’95, Doc. : Document du Chapitre Général ordinaire 1995
CGO 2001, Doc. : Document du Chapitre Général ordinaire 2001
CGO 2007, Doc. : Document du Chapitre Général ordinaire 2007
RI : Projet de formation de l’Ordre de saint Augustin
Œuvres de saint Augustin
c. acad. : Contre les Académiciens
c. litt. Pet. : Contre les lettres de Petilianus
civ. : La cité de Dieu
conf. : Confessions
div. quaest. : Quatre-vingt-trois questions différentes
doc. chr. : La doctrine chrétienne
mag. : Le maître
trin. : Sur la Trinité
en. ps. : Sermons sur les psaumes
ep. : Lettres
ep. Io. tr. : Traités sur la première lettre de saint Jean
Io. ev. tr. : Traités sur l’évangile de saint Jean
op. mon. : Le travail des moines
ord. : Sur l’ordre
reg. : Règle
s. : Sermons
vera rel. : Sur la vraie religion
Introduction
Le Pape Léon XIV (Robert F. Prevost, OSA) entre au noviciat augustinien de saint Louis, Missouri, en 1977. Il fait sa profession de vœux perpétuels en 1981 et sera ordonné prêtre l’année suivante, 1982. Après des études de Droit Canon à l’Angelicum, Roma, et soutenu sa thèse de doctorat (1987) : « The office and authority of the local prior in Order of saint Augustine », il passe comme missionnaire à Chuculamas, Pérou. En 1999 il est élu Prieur Provincial de la Province augustinienne Notre Dame du Bon Conseil, à Chicago. Dans le Chapitre Général célébré à Rome en 2001 il est élu comme Supérieur Général de l’Ordre et réélu en 2007. Au cours de ces douze années comme Prieur Général de l’Ordre, il a travaillé avec insistance et profondeur sur le renouveau spirituel de l’Ordre de saint Augustin. Il revient à plusieurs reprises sur la spiritualité augustinienne, surtout à l’occasion de différents événements forts de l’Ordre : Centenaire de la mission d’Iquitos (Pérou) (2003), 1650e anniversaire de la naissance de saint Augustin (2005), 7e centenaire de la mort de saint Nicolas de Tolentino (2005), 450e anniversaire de la mort de saint Thomas de Villeneuve (2005), 750e anniversaire de la Grande Union de l’Ordre (2006), 60e anniversaire de la Déclaration des Droits de l’homme (2008), Rencontre « Hipona, coraçaon novo » au Brésil (2003), Rencontre des Supérieurs Majeurs des Circonscriptions de l’Europe (2003), Congrès des éducateurs augustiniens à Lima (Pérou) (2012), Assemblées générales des Augustines contemplatives, Roma et Guadarrama (España) (2008 et 2012), et bien d’autres documents comme « Les défis actuels du charisme augustinien » (2002), « Sur certains aspects de la vie et de la situation de l’Ordre » (2002), « L’exercice de l’autorité comme service dans la perspective de la spiritualité augustinienne » (2005), « L’identité du charisme de l’Ordre de saint Augustin » (2006). Dans ces documents et bien d’autres, le Rv. P. R.F. Prevost attire l’attention sur les dimensions de la spiritualité augustinienne.
Dans un monde sans aucun point de repère éthique et spirituel et où tout est relativisé et centré sur les intérêts immédiats, on a besoin de témoins de l’Évangile avec une identité très claire. Les communautés augustiniennes sont appelées aujourd’hui à accomplir une mission très précise : proposer l’Évangile à la lumière de la spiritualité de saint Augustin. Or, trois sont les dimensions de la spiritualité augustinienne que le Rv. P. Robert F. Prevost demande d’approfondir et de développer, car elles sont la réponse évangélique aux besoins du monde d’aujourd’hui : contemplation, fraternité et mission apostolique.
La spiritualité augustinienne se fonde sur la contemplation de Dieu. C’est la contemplation qui rend possible et dynamise la vie fraternelle et la vie apostolique. La contemplation, à la lumière de saint Augustin, est la réponse aux besoins plus profonds de l’homme d’aujourd’hui, car elle se fonde sur la recherche du bonheur.
Dimension contemplative
La spiritualité augustinienne s’enracine dans la réalité la plus profonde de la nature humaine : la recherche du bonheur. Tous les hommes cherchent à être heureux. L’homme a été créé pour être heureux. Dieu veut que nous soyons heureux. Le Christ lui-même est venu dans le monde pour nous rendre heureux. La recherche du bonheur se trouve à la base même de la pensée augustinienne. « Tous certainement, nous voulons être heureux, et dans le genre humain il n’est personne qui ne donne son assentiment à cette proposition avant même qu’elle soit énoncée. » (mor. eccl. III, 4)
Mais où trouver le bonheur ? Où le rencontrer ? Nous côtoyons la pauvreté, la maladie, l’isolement, la mort. La plupart des gens ne sont pas heureux. C’est certain qu’aujourd’hui on cherche bien souvent le bonheur dans l’immédiat, sur ce qui remplit tout de suite la vie du plaisir, de richesse ou de pouvoir. Notre société est vraiment une société hédoniste. Une de ses motivations les plus profondes est la recherche du bien-être.
Or, dans cette recherche du bonheur, le problème se pose sur ce qu’on entend par bonheur, sur ce qu’on met sous le nom de bonheur. Et voilà qu’aujourd’hui on identifie bien souvent le bonheur avec plaisir. À regarder les panneaux de publicité, les émissions de la TV nous pouvons déjà constater que notre société est une société érotique et nous pouvons comprendre bien de ses comportements à la lumière de l’analyse du plaisir. Le plaisir est centré tout d’abord sur le corps et sur tout ce qui fait référence au corps. En effet, nous pouvons constater l’importance que la publicité et les magazines accordent aujourd’hui aux produits qui font référence au corps : produits de beauté, de toilette, produits pour la salle de bains, pour les sports. Or, le plaisir est par nature éphémère : il se vit dans un instant. C’est certain que cet instant est si fort que bien souvent il nous fait oublier le temps et nous donne l’illusion qu’il est éternel, permanent. Et pourtant il nous quitte tout de suite. Et c’est à ce moment-là qu’on s’imagine qu’en le répétant sans cesse on va arriver au vrai état de bonheur.
Le bonheur connote toujours quelque chose de l’ordre de la plénitude et du toujours. Et pourtant le désir du plaisir est un désir insatiable ; il est ardent à l’infini. C’est un désir de possession, d’avoir toujours davantage, mais en lui il est impossible d’aller jusqu’au bout. Le plaisir nous laisse vides. Au lieu de nous remplir, il nous vide de plus en plus. En lui se cache toujours une nostalgie d’on ne sait quoi. L’objet du plaisir est toujours ailleurs. De là l’envie toujours déçue, toujours inassouvie d’une possession plus complète.
Le bonheur ne se trouve que dans la contemplation de Dieu. Dieu est l’unique qui peut remplir, rassasier les aspirations les plus profondes de l’homme : « Là est le repos du désir, là est la sécurité de la jouissance, là est la joie tranquille d’une volonté parfaitement bonne. » (ep. ad Dioscor. 3, 13) En réalité tout homme qui cherche le bonheur, cherche consciemment ou inconsciemment Dieu : « Dieu qu’aime tout ce qui, consciemment ou inconsciemment, peut aimer. » (sol. 1, 2)
L’homme est donc un pèlerin de Dieu. Il est animé par l’espérance de le trouver. « Tant que nous sommes en cette vie, nous sommes loin du Seigneur. Quelles que soient ici-bas nos réjouissances, nous ne sommes pas dans cette patrie, où nous nous hâtons d’arriver. » (en. ps. 85, 11) Mais vers Dieu, on ne marche pas avec les pieds, mais avec les dispositions du cœur. C’est n’est pas un pèlerinage extérieur, mais un pèlerinage intérieur, de notre esprit. « Ce sont les mœurs qui doivent marcher en toi et non les pieds ; car il en est beaucoup dont les pieds vont bien, tandis que leur conduite va mal, et tout en courant bien ils se précipitent hors de la voie. » (s. 141, 4)
Or, aller vers Dieu, nous ne le pouvons pas par nous-mêmes. Nous avons besoin d’une aide, d’un guide. Et c’est le Christ, le Fils de Dieu, qui vient à notre secours. Le Verbe de Dieu vient jusqu’à nous. Il se fait en tout pareil à nous sauf le péché (He 4, 15). Il nous montre par sa vie et son enseignement la route qui nous mène à Dieu, plus encore il nous prend par la main et nous conduit.
Nous devons donc apprendre à modeler notre vie sur sa vie. En suivant son exemple, nous arriverons au vrai bonheur. Nous devons donc le suivre. « Mais le Christ est dans le sein de son Père la vérité et la vie, il est le Verbe de Dieu et c’est de lui qu’il est écrit : "La vie était la lumière des hommes" ; il est donc dans le sein de son Père la vérité et la vie, et comme nous n’avions pas le moyen de nous réunir à cette vérité, lui, le Fils de Dieu, qui est éternellement avec son Père la vérité et la vie, s’est fait homme pour devenir notre voie. Suis cette voie de son humanité, et tu arrives à la divinité. C’est lui qui te conduit à lui-même, et pour y parvenir ne cherche personne que lui. » (s. 241, 4)
Le Christ prend donc une place de toute importance dans la spiritualité augustinienne. Il est la Voie qui nous mène à la contemplation de Dieu. Il faut donc conformer notre vie à sa vie : « Écoutons-le, lui-même : « Je suis la voie, la vérité et la vie ». Si tu cherches la Vérité, suis la Voie qui y mène, car la Voie est en même temps la Vérité. Le But où tu tends, la Voie qui t’y conduit, c’est la même chose ; autre n’est pas le chemin, et autre le but où il conduit : tu n’arrives pas au Christ par une voie différente de lui-même : tu vas au Christ par le Christ. Comment cela ? Tu vas par Jésus-Christ homme à Jésus-Christ Dieu, par le Verbe fait chair, au Verbe qui dès le commencement était Dieu, en Dieu ; par celui qui est la nourriture des hommes, à celui qui est la nourriture quotidienne des anges. » (In Io. ev. tr. 13, 4)
Nous sommes tous des pèlerins vers la contemplation de Dieu. Pour ne pas nous égarer, Dieu lui-même nous a donné aussi la sainte Écriture. Elle est la carte de la route qui mène à Dieu. Il faut savoir nous arrêter de temps en temps pour la consulter, pour la méditer, pour l’étudier. Plus encore, la Parole de Dieu est créatrice : elle fait celui qui l’accueille : « Pour nous, qui sommes étrangers, nous sommes dans la souffrance ; et pour eux ils attendent dans la cité bienheureuse notre arrivée. Mais de cette cité d’où nous sommes exilés, des lettres nous sont venues, ce sont les saintes Écritures, qui nous engagent à vivre saintement. » (en. ps. 90, II, 1) « Dieu t’a donné pour miroir ses saintes Écritures ; c’est là qu’il est dit : "Bienheureux ceux dont le cœur est pur, parce qu’ils verront Dieu". Cette Parole même est un miroir, vois si tu es ce que dit cette Écriture ; et si tu ne l’es pas, gémi afin de le devenir. Le miroir te remettra devant les yeux ton propre visage ; et comme il ne te flattera pas, ne te flattes pas toi-même. Sa pureté te montrera ce que tu es ; et si tu te déplais à toi-même, travaille à n’être plus telle. Te déplaire dans ta laideur, c’est déjà plaire à celui qui est parfaitement beau. » (en. ps. 103, I, 4)
Suivre le Christ, modeler notre cœur sur son cœur, exige de vivre en humilité. L’humilité unit au Christ : « Dieu est élevé, et il s’abaisse vers les humbles. Comment s’abaisse-t-il vers eux ? Le Seigneur est proche de tous ceux qui se sont brisé le cœur. Ne cherche donc pas une haute montagne pour te croire plus voisin de lui. Si tu t’élèves, il s’éloigne ; si tu t’humilies, il s’abaisse. Ce publicain se tenait loin et Dieu s’approchait de lui plus aisément ; il n’osait lever les yeux au ciel, et déjà il portait en lui le Créateur du ciel. » (s. 21, 2)
Dimension fraternelle ou communautaire
La contemplation mène nécessairement à la vie fraternelle, à la deuxième dimension de la spiritualité augustinienne.
Pour saint Augustin le Christ est à la fois Tête (Le Christ de Nazareth) et Corps (l’Église). C’est ce qu’il appelle le « Christ Total. » « S’il est tête, il a un corps : et ce corps c’est la sainte Église, qui est aussi son épouse, et à laquelle saint Paul dit : "Vous êtes le corps du Christ et ses membres." Le Christ tout entier est donc formé de la tête et du corps, aussi bien que l’homme dans son intégrité. » (en. ps. 138, 2) L’Église est, en réalité, une de multiples formes que prend le Christ
