Soyons un dans le Christ: Lire saint Augustin avec le Pape Léon XIV
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jaime García Álvarez osa appartient à l'Ordre de SaintAugustin. Il est docteur en Philosophie, Professeur à la Faculté de Théologie du nord de l'Espagne : Burgos. Professeur invité à l'Université de Strasbourg, au Grand Séminaire de Reims et au Centre d'Etudes du Saulchoir de Paris. Il a été directeur de la revue "Burgense" et est actuellement le directeur de "La Ciudad de Dios Revista Agustiniana" (Madrid). Il est membre du Conseil de Rédaction de la revue "Connaissance des Pères de l'Eglise "(Paris). Il a dirigé l'édition espagnole du "Dictionnaire de saint Augustin" (Monte Carmelo, Burgos 2001). Il anime et dirige des cours et de récollections sur la spiritualité augustinienne en France, Belgique et Canada.
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Aperçu du livre
Soyons un dans le Christ - Jaime Garcia-Alvarez
Page de titre
Jaime García Álvarez osa
Soyons un
dans le Christ
Lire saint Augustin
Avec le Pape Léon XIV
Précision
Publié en communion d’intention
et de service ecclésial avec la Libreria Editrice
Vaticana (LEV), dans le respect de favoriser
une diffusion harmonieuse de ses écrits
à travers les différentes langues.
Abréviations
Documents du Magistère Ecclésiastique
DCE : Deus Caritas Est
EA : Ecclesia in Asia
EN : Evangelii Nuntiandi
GS : Gaudium et Spes
LG : Lumen Gentium
NA : Nostra Aetate
OA : Octogesima Adveniens
PC : Perfectae Caritatis
PI : Potissimum Institutionis
SC : Sacrosanctum Concilium
TMA : Tertio Millenio Adveniente
VC : Vita Consecrata
Documents de l´Ordre de saint Augustin
Const. : Constitutions de l’Ordre de saint Augustin
CGI ‘74, Doc. : Document du Chapitre Général intermédiaire 1974
CGI ’98, Doc. : Document du Chapitre Général intermédiaire 1998
CGO ’95, Doc. : Document du Chapitre Général ordinaire 1995
CGO 2001, Doc. : Document du Chapitre Général ordinaire 2001
CGO 2007, Doc. : Document du Chapitre Général ordinaire 2007
RI : Projet de formation de l’Ordre de saint Augustin
Œuvres de saint Augustin
c. acad. : Contre les Académiciens
c. litt. Pet. : Contre les lettres de Petilianus
civ. : La cité de Dieu
conf. : Confessions
div. quaest. : Quatre-vingt-trois questions différentes
doc. chr. : La doctrine chrétienne
mag. : Le maître
trin. : Sur la Trinité
en. ps. : Sermons sur les psaumes
ep. : Lettres
ep. Io. tr. : Traités sur la première lettre de saint Jean
Io. ev. tr. : Traités sur l’évangile de saint Jean
op. mon. : Le travail des moines
ord. : Sur l’ordre
reg. : Règle
s. : Sermons
vera rel. : Sur la vraie religion
Introduction
Le Pape Léon XIV (Robert F. Prebost, OSA), dans sa première Bénédiction « Urbi et Orbi », immédiatement après son élection a affirmé : « Je suis fils de saint Augustin, augustinien ». En effet, il avait fait sa première profession dans l’Ordre de saint Augustin en 1978 et sa profession perpétuelle en 1981. Ordonné prêtre et ses études finies, il part au Pérou comme missionnaire. En 1999 il a été élu Supérieur Provincial de la Province Augustinienne « Notre Dame du Bon Conseil », à Chicago. Deux ans après, en 2001, il est élu Supérieur Général de l’Ordre. Il a été Supérieur Général douze ans (2001-2013). Au cours de ces douze ans il a visité plusieurs fois toutes les Communautés de l’Ordre et il les a sensibilisées et encouragées à vivre en profondeur la spiritualité augustinienne, à être fidèles au charisme de saint Augustin. À l’occasion de plusieurs Congrès ou réunions importantes : « L’éducation de jeunes » (Pérou, Lima), « Supérieur Majeurs de l’Europe » (Rome), « Congrès des Supérieurs Majeurs de l’APAC », « Rencontre Vida sempre nova » (São Paulo, Brésil) et bien d’autres, il a insisté avec intensité sur les dimensions de la spiritualité augustinienne et sur son actualité. Par ailleurs, il a adressé plusieurs Documents aux membres de l’Ordre toujours pour les encourager à vivre la spiritualité augustinienne. Nombreux sont aussi les Discours adressés aux Communautés d’Augustines contemplatives sur la spiritualité augustinienne. La spiritualité augustinienne a été la vie de sa vie et le fondement de sa pensée et de son travail missionnaire. Nous trouvons la présence de la spiritualité augustinienne dans tous les discours et homélies qu’il prononce actuellement comme Pape.
Trois sont surtout les dimensions de la spiritualité augustinienne qu’il développe dans ses Allocutions, Conférences, Lettres et Homélies : la contemplation, la vie fraternelle ou la vie en communauté et la mission. Elles sont fondées sur la pensée et la vie de saint Augustin.
Saint Augustin a certainement une âme de contemplatif. Après sa conversion, il ne cherche qu’à se retirer dans la solitude avec un groupe de compagnons pour se consacrer à l’étude, à la recherche de Dieu et au travail manuel. Son désir le plus profond est, d’après sa très belle expression, « deificari in otio », de se remplir de Dieu dans la solitude. Devenu prêtre et ensuite évêque, il cherchera des moments de contemplation, des rencontres intimes avec Dieu. Un de ses amis, Nebridius, lui écrira :
« Est-ce vrai, mon cher Augustin ? Te prêtes-tu aux affaires de tes compatriotes avec tant de constance et de patience, que ce loisir, tant recherché, t’échappe ? Dis-moi, je te prie, quels sont ceux qui osent ainsi abuser de ta bonté ? Ils ne savent donc ni ce que tu n’aimes ni ce à quoi tu aspires ! Il n’y a donc pas auprès de toi un seul ami qui le leur dise ! Où est Romanien ? Où est Lucinien ? Qu’ils m’entendent : moi je crierai, moi j’attesterai que c’est Dieu que tu aimes et que tu désires servir, que c’est à Dieu que tu songes à t’attacher. Je voudrais t’emmener dans ma maison des champs et t’y mettre en repos ; je ne craindrais pas de passer pour un ravisseur auprès de tous ces gens que tu aimes trop et qui t’aiment tant. » (ep. 5)
Il écrira aussi à Eudoxe et aux frères qui sont avec lui dans le monastère pour exprimer tout son désir de vivre dans le silence du monastère et se consacrer à la contemplation de Dieu :
« Quand nous songeons au repos dont vous jouissez dans le Christ, nous nous sentons reposés nous-mêmes dans votre charité, malgré le poids et la diversité de nos travaux. Nous ne sommes qu’un même corps sous un chef unique ; vous avez nos labeurs comme nous avons vos loisirs ; si un membre souffre, tous souffrent aussi, et si un membre reçoit quelque gloire, tous les membres se réjouissent avec lui. C’est pourquoi nous vous avertissons, nous vous demandons, nous vous conjurons, par la profonde humilité du Christ et sa grandeur miséricordieuse, de vous souvenir de nous dans vos saintes oraisons que nous croyons plus vives et meilleures que les nôtres ; car bien souvent nos prières se trouvent comme frappées et affaiblies par les ombres et le bruit des occupations séculières ; ce n’est pas pour nos propres affaires que nous subissons tout ce tracas ; ceux pour qui nous agissons nous contraignent à faire mille pas, et nous nous imposons d’en faire avec eux deux mille autres ; aussi notre fardeau est si grand que nous respirons à peine. Nous croyons, cependant, que celui vers qui s’élèvent les gémissements des captifs nous délivrera, grâce à vos prières, de toutes nos tribulations, si nous persévérons dans le ministère où il a daigné nous établir avec promesse de récompense. » (ep. 48, 1)
Par ailleurs, tout lui parle de Dieu, tout devient pour lui parole de Dieu. Il contemple tout avec émerveillement et admiration :
« Bien tard je t’ai aimée, beauté si ancienne, beauté si nouvelle, je t’ai aimée tard. Mais quoi ! Tu étais au-dedans, moi au dehors de moi-même ; et c’est au-dehors que je te cherchais ; et je poursuivais de ma laideur la beauté de tes créatures. Tu étais avec moi, et je n’étais pas avec toi ; retenu loin de toi par tout ce qui, sans toi, ne serait que néant. Tu m’appelles, et voilà que ton cri force la surdité de mon oreille ; ta splendeur rayonne, elle chasse mon aveuglement ; ton parfum, je le respire, et voilà que je soupire pour toi ; je t’ai goûté, et me voilà dévoré de faim et de soif ; tu m’as touché, et je brûle du désir de ta paix. » (conf. 10, 27, 38)
Contemplation chez saint Augustin veut dire adoration, louange, action de grâce. Et son originalité se trouve dans le fait d’avoir élevé au niveau de la théologie, de la réflexion son expérience personnelle de contemplation. Il fait une théologie très profonde de l’adoration avec sa doctrine sur la création ; sa théologie de la louange avec la description pleine d’émerveillement de la beauté incréée et de l’infinie perfection de Dieu ; sa théologie de l’action de grâce quand il parle sur la doctrine de la grâce. Sur sa théologie de l’adoration, il faut lire les derniers livres des Confessions ; il expose sa théologie de la louange dans ses Commentaires aux Psaumes, et sa théologie de l’action de grâce dans la deuxième partie de son livre Sur la Virginité. Sa théologie n’est que l’expression réfléchie de sa contemplation de Dieu.
Or, Saint Augustin est appelé au service de l’Église et par le fait même il doit quitter la solitude de la vie monastique. Cela lui impose un changement de vie et surtout lui pose un problème. Il réfléchit, il fait le discernement.
« Plié sous la crainte de mes péchés et le fardeau de ma misère, j’avais délibéré dans mon cœur et presque résolu de fuir au désert ; mais tu m’en as empêché, me rassurant par cette parole : Le Christ est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus à eux-mêmes, mais à celui qui est mort pour eux. Eh bien ! Seigneur, je jette tous mes soucis en ton sein, pour vivre, pour goûter les merveilles de ta loi. Tu sais mon ignorance et ma faiblesse ; enseigne-moi, guéris-moi. Ce Fils unique en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science m’a racheté de son sang
. Loin de moi les calomnies des superbes. Je médite ma rançon, et je la mange, et je la bois, et je la distribue ; pauvre encore, je désire en être rassasié avec ceux qui la mangent et en sont rassasiés ; qui louent le Seigneur parce qu’ils le cherchent. » (conf. 10, 43, 70)
C’est donc l’impératif de la charité qui lui fait accepter le ministère de prêtre et ensuite d’évêque dans l’Église. Le critère de discernement qu’il va donner au moment de choisir entre la contemplation et la mission ecclésiale sera très clair :
« Il importe toutefois de considérer ce que l’amour de la vérité nous fait embrasser et ce que le devoir de la charité nous fait subir. On ne doit pas tellement s’adonner au repos de la contemplation qu’on ne songe aussi à être utile au prochain, ni s’abandonner à l’action, de telle sorte qu’on en oublie la contemplation. Dans le repos, on ne doit pas aimer l’oisiveté, mais s’occuper à la recherche de la Vérité, afin de profiter soi-même de cette connaissance et de ne la pas envier aux autres ; et, dans l’action, il ne faut pas aimer l’honneur ni la puissance, parce que tout cela n’est que vanité, mais le travail qui l’accompagne, lorsqu’il contribue au salut de ceux qui nous sont soumis […] Il ne faut qu’aimer la Vérité pour embrasser le saint repos de la contemplation ; mais ce doit être la charité et la nécessité qui nous engagent dans l’action, en sorte que, si personne ne nous impose ce fardeau, il faut vaquer à la recherche et à la contemplation de la Vérité, et si on nous l’impose, il faut s’y soumettre par charité et par nécessité. Et alors même il ne faut pas abandonner tout à fait les douceurs de la contemplation, de peur que, privés de cet appui, nous ne succombions sous le fardeau du gouvernement. » (civ. 19, 19)
En Saint Augustin on ne peut jamais séparer contemplation et vie apostolique. Dans la contemplation on entre certainement dans l’intimité de Dieu. C’est le don suprême que Dieu nous accorde : vivre de la vie même de Dieu. Mais saint Augustin dira :
« Posséder sans la donner une chose qui se donne sans s’épuiser, c’est ne pas la posséder encore comme il convient. » (doc. chris. 1, 1, 1)
Celui qui ne veut pas partager ce qu’il a reçu de Dieu se pourrit dans son cœur. Dieu se donne pour que nous le donnions à notre tour. Nous ne sommes que des paniers où Dieu dépose son pain, à nous de l’offrir.
« Il faut ici un cœur tranquille, une foi pieuse et appliquée ; une religieuse attention, non pas à moi, pauvre panier, mais à celui qui me donne à distribuer le pain de vie. » (s. 126, 8)
« C’est pourquoi, Seigneur, tes jugements sont redoutables ; car ta vérité n’est ni à moi, ni à lui, ni à tel autre ; elle est à nous tous, que ta voix appelle hautement à sa communion, avec la terrible menace d’en être privés à jamais, si nous voulons en faire notre bien privé. Celui qui prétend s’attribuer en propre l’héritage dont tu as mis la jouissance en commun, et revendique comme son bien le pécule universel, celui-là est bientôt réduit de ce fonds social à son propre fonds, c’est-à-dire de la vérité au mensonge : car celui qui professe le mensonge parle de son propre fonds. » (conf. 12, 25, 34)
Dans la spiritualité de saint Augustin, il y a une autre dimension essentielle, la dimension de fraternité. Saint Augustin est vraiment doué pour l’amitié et la communication. Après sa conversion il veut se consacrer à la recherche de Dieu, à la contemplation, mais pas tout seul, mais avec des amis. Dans son livre Soliloques il est interrogé pour quoi il veut vivre ensemble avec des amis. Et voici sa réponse :
« - Mais, je te le demande : pourquoi désires-tu que ceux que tu aimes vivent et vivent avec toi ? – A. Afin que nous puissions chercher unanimement à connaître Dieu et nos âmes, car celui qui est parvenu d’abord à la découverte de la Vérité, y conduit les autres sans fatigue. » (sol. 1, 12, 20)
Il retournera en Afrique, à Tagaste, et il transformera la maison de ses parents en un monastère consacré à l’étude, à la contemplation et au travail manuel. Devenu prêtre et ensuite évêque, à Hippone, il fera de sa maison un monastère. Or, le monastère est comme une « Église à petite échelle ». Ses monastères sont placés en centre-ville et non dans le désert ou en dehors des villes, pour montrer qu’il est possible, plus encore qu’il est réel de vivre en fraternité, en paix dans ce monde. Le monastère est en soi-même une parole évangélisatrice. Il annonce, par la façon de vivre, la volonté de Jésus : Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. (Jn 17, 21)
Saint Augustin est bien conscient de la division de l’Église en Afrique surtout avec les donatistes. Il est bien conscient aussi de la division dans les familles et dans la société en général. Il travaille, il insiste à temps et à contretemps par ses sermons à rétablir la paix et l’unité dans l’Église et ailleurs. Mais l’exemple est toujours plus fort que les paroles mêmes. Voilà pourquoi il dira à propos de celui qui doit annoncer la Parole de Dieu : « Que sa façon de vivre soit en quelque sorte sa forme d’éloquence » (doc. christ. 4, 29, 61). Il veut montrer que vivre en paix, en fraternité n’est pas une utopie ou une illusion ; vivre en paix est possible au milieu de ce monde. C’est la raison pour laquelle il place ses monastères en centre-ville. Ses communautés ne sont pas des communautés qui cherchent la solitude du désert ; leur mission est de devenir points de référence pour tous les hommes sur ce qui est, sur ce que doit être une communauté vraiment ecclésiale. Il veut que ses communités soient une présence vraie de la charité et de l’unité de l’Église au milieu des hommes. Saint Augustin se sépare de la tradition monastique où les monastères étaient placés en dehors des villes, dans la solitude. Les donatistes l’accuseront de cette nouveauté :
« Me reprochant à moi-même d’avoir fondé un ordre nouveau de religieux. Pourtant il ignore entièrement le genre de vie que l’on mène dans ces maisons religieuses, ou plutôt il feint de ne rien savoir de ce qui est connu de l’univers tout entier. » (litt. Petil. 40, 48)
La loi de vie de ses monastères est la paix et l’unité : « Avant tout, vivez unanimes à la maison, ayant une seule âme et un seul cœur tendu vers Dieu, c’est la raison de votre rassemblement » (Reg. 1, 2). À plusieurs
