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Citoyenne Élodie : Journal d'une révolutionnaire (1789-1797)
Citoyenne Élodie : Journal d'une révolutionnaire (1789-1797)
Citoyenne Élodie : Journal d'une révolutionnaire (1789-1797)
Livre électronique148 pages1 heure

Citoyenne Élodie : Journal d'une révolutionnaire (1789-1797)

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À propos de ce livre électronique

Plongez au cœur de la Révolution française à travers les yeux d'Élodie de Montreuil, 16 ans, fille de la petite noblesse parisienne.

Mai 1789. Élodie assiste à l'ouverture des États généraux avec curiosité et espoir. Elle ne sait pas encore que cette journée changera sa vie à jamais. De la prise de la Bastille aux massacres de septembre, de l'exécution du roi à la Grande Terreur, suivez le parcours intime d'une jeune femme prise dans la tourmente de l'Histoire.

À travers 60 entrées de journal authentiques, découvrez :

  • Les grands événements vus par une témoin ordinaire
  • La vie quotidienne pendant la Révolution (pénuries, peur, espoir)
  • L'évolution d'une aristocrate devenant citoyenne
  • Les dilemmes moraux d'une époque bouleversée
  • Le combat d'une femme pour l'éducation des filles

De la naïveté de 1789 à la sagesse douloureuse de 1797, ce journal fictif mais historiquement documenté vous plonge dans l'intimité d'une révolution qui a changé le monde. Entre espoir et désillusion, terreur et résistance, Élodie trace un chemin vers la liberté qui résonne encore aujourd'hui.

Un témoignage bouleversant sur le courage de rester humain quand l'Histoire s'emballe.


 

LangueFrançais
ÉditeurAline Duval
Date de sortie28 sept. 2025
ISBN9798232036225
Citoyenne Élodie : Journal d'une révolutionnaire (1789-1797)

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    Aperçu du livre

    Citoyenne Élodie - Aline Duval

    ​**5 mai 1789** 

    *V ersailles, maison de campagne des Montreuil, 11 heures du matin*

    Aujourd’hui, tout Paris parle des États généraux. Même ici, à Versailles, où l’air sent encore le jasmin et le pain frais, on ne parle que de cela à la table du déjeuner. Papa a mis son habit bleu à boutons d’argent — celui qu’il ne porte qu’en de rares occasions — et il est parti tôt ce matin pour assister à l’ouverture solennelle. « C’est un jour historique, Élodie », m’a-t-il dit en posant une main sur mon épaule. « La France va se réformer. »

    Maman, elle, n’a rien dit. Elle a seulement serré les lèvres en raccommodant une de mes manches déchirée hier en jardinant. Elle craint que ces assemblées ne fassent que remuer la boue. « Quand les grands discutent, ce sont les petits qui trinquent », a-t-elle murmuré plus tard, alors que nous brodions près de la fenêtre.

    J’ai passé l’après-midi à lire *Émile* de Rousseau — ce livre interdit que m’a prêté Lucien, le fils du libraire de la rue Saint-Honoré. Il m’a glissé dans la main en me disant : « Lis-le comme on respire. » Et c’est ce que je fais. Les idées de liberté, d’égalité, de nature... elles me brûlent l’esprit comme une fièvre douce.

    Dehors, les carrosses n’ont cessé de rouler vers le château. Des nobles en perruques poudrées, des curés en soutane, des bourgeois en redingote sombre... tous marchant vers le même lieu, mais avec des cœurs si différents.

    Je me demande si une fille comme moi — qui ne peut ni voter, ni parler en assemblée, ni même signer un contrat — a le droit d’espérer quelque chose de ce grand remue-ménage.

    Pourtant... j’espère.

    *Versailles, même jour, 22 heures*

    La nuit est tombée doucement, comme une étoffe de velours. J’écris à la lueur d’une chandelle que j’ai dû voler à la cuisine — Maman dit qu’il ne faut pas gaspiller la cire, maintenant que tout devient cher.

    Papa est rentré il y a une heure, le visage tendu. Il a refusé le potage. « Le tiers état a refusé de siéger séparément », a-t-il dit, les yeux brillants. « Ils veulent un vote par tête, non par ordre. C’est... audacieux. » Il n’a pas dit *dangereux*, mais je l’ai entendu entre les mots.

    Lucien m’a fait passer un billet cet après-midi, caché dans un panier de cerises : 

    > *« Ce n’est plus une assemblée, c’est une révolution qui commence. Reste éveillée, Élodie. »*

    Je ne sais pas ce que cela veut dire, exactement. Mais mon cœur bat plus vite.

    Avant de me coucher, j’ai regardé la lune par la fenêtre. Elle était pleine, ronde, calme. Comme si de rien n’était. Comme si la France n’était pas en train de changer de visage.

    **Gratitude du jour** : 

    — Le parfum des lilas dans le jardin. 

    — La voix de ma petite sœur qui chantonnait en se lavant les mains. 

    — Ce carnet, où je peux écrire ce que je pense... sans être jugée.

    Demain, je retourne à Paris. La ville m’attend. Et peut-être, avec elle, un nouveau monde.

    *— Élodie*

    *(Annotation en marge, encre pâle)* 

    > *Relu en 1794. Comme j’étais innocente... et comme j’aimerais retrouver cette innocence.*

    ​**20 mai 1789** 

    *P aris, maison familiale , rue Saint-Honoré, après-midi*

    Le pain coûte maintenant huit sous la livre. Maman a dû renvoyer la cuisinière — « Nous ne pouvons plus la nourrir », a-t-elle dit, les yeux baissés. Je fais la soupe maintenant. Ce n’est pas si difficile, mais cela me prend du temps que je passais à lire ou à écrire.

    Papa est resté à Versailles. Il écrit que les débats sont interminables, que le clergé hésite, que la noblesse résiste, et que le tiers état... « gagne en audace ». Il ajoute, dans une phrase biffée puis réécrite : *« Je crains que la raison ne cède bientôt à la passion. »*

    Ce matin, en allant chercher de l’eau à la fontaine, j’ai entendu des femmes parler de « citoyens » et non plus de « sujets ». L’une d’elles, la blanchisseuse du coin, a crié : « Si le roi ne nous donne pas du pain, nous prendrons la Bastille ! » Tout le monde a ri... mais pas comme on rit d’une plaisanterie. C’était un rire tendu, comme une corde prête à rompre.

    J’ai rapporté des cerises à la maison — les dernières de la saison. Elles sont petites, mais sucrées. Margot (ma sœur) en a mangé trois d’un coup et s’est taché la joue de jus rouge. Cela m’a fait penser au sang. Puis j’ai chassé cette idée. Je deviens morbide.

    *Paris, même jour, 21 heures*

    Lucien est venu ce soir. Il ne reste jamais longtemps — « On me surveille », dit-il — mais il m’a apporté un petit livre imprimé clandestinement : *Qu’est-ce que le Tiers État ?* de Sieyès. « Lis-le à voix basse », m’a-t-il soufflé. « Et ne le montre à personne. »

    Je l’ai lu sous les couvertures, à la lueur d’une mèche de bougie. Ce texte m’a fait frissonner. « Le Tiers État, c’est tout... » Oui. Peut-être. Mais qu’en est-il des femmes ? Sont-elles incluses dans ce « tout » ?

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