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Mer égée: Ulysse ne reviendra pas
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Mer égée: Ulysse ne reviendra pas
Livre électronique93 pages1 heure

Mer égée: Ulysse ne reviendra pas

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À propos de ce livre électronique

Le bleu de cette mer vous éblouit pour la vie. L’Égée est une sirène que vous déciderez de suivre après avoir lu ces pages. Bien plus qu’une mer, elle est un espace unique où les îles surgissent comme des créatures vivantes et charrient avec elles tous les mythes et légendes de la Grèce antique. Il suffit de relire Zorba le Grec, publié en 1946 : tout y est. La mer Égée comme échappée ultime, comme trait d’union entre Orient et Occident. En sachant que, dans ce labyrinthe de rochers, les larmes d’un passé tourmenté et d’un surtourisme problématique ternissent les flots magiques des cartes postales. Ce petit livre n’est pas un guide. Il est le reflet de vos rêves d’évasion dans les vagues bleues, où nager en liberté reste un bonheur peu égalé. Il est cette envie de Grèce, sans laquelle l’Europe ne serait pas vraiment l’Europe. Un grand récit suivi d’entretiens avec l’historienne Sia Anagnostopoulou, le politiste Nikos Christofis et le célèbre romancier Petros Markaris.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Fabien Perrier est journaliste indépendant basé à Athènes, correspondant de nombreux médias francophones. Il sillonne la Grèce et scrute sa politique, comme un laboratoire des évolutions européennes.

LangueFrançais
ÉditeurNevicata
Date de sortie15 nov. 2024
ISBN9782512013235
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    Mer égée - Fabien Perrier

    Ulysse ne reviendra pas

    La toile est immense, 1,80 m de haut et 1,40 m de large. Ses tons balancent entre l’orange et le rouge tendre. En bas de la peinture, un homme, couché, comme à terre, semble s’appuyer sur ses bras pour se redresser. Au-dessus de lui plane la coque d’un bateau duquel tombent deux gouttes, comme des larmes. « Cette toile s’appelle Odysseas – Ulysse en français » explique l’auteure de l’œuvre, Hélène Pavlopoulou¹. Cette peintre grecque, une des plus importantes de sa génération, poursuit : « J’ai utilisé l’image du voyage existentiel d’Ulysse pour ce travail réalisé en 2004, à l’occasion d’une exposition, Arche, qui se tenait à Athènes et sur l’île de Paros. Après la guerre de Troie, Ulysse a eu des multiples difficultés pour retourner sur son île, Ithaque. Il a effectué un voyage existentiel pendant 20 ans. Il symbolise les affres de la vie et l’héroïsme. » Derrière cet Ulysse qui se relève, le tableau comporte également des allusions « aux migrants, dont les pleurs envahissent la mer, ou aux bateaux, qui transportent l’histoire grecque », selon les mots d’Hélène Pavlopoulou.

    Née à Larissa, une ville en pleine Grèce continentale, Hélène Pavlopoulou pourrait être tournée vers le mont Olympe, le domaine des dieux de la mythologie grecque, à une heure de sa ville natale… Mais non : la mer, ses figures et ses attributs peuplent ses toiles. Elle déroule sa pensée : « Cette peinture comme mes séries résultent de la combinaison entre l’histoire, la poésie et l’expérience personnelle. Par ses thèmes, ses motifs, elle renvoie à la mer Égée qui est une source d’inspiration permanente. Elle est magnétique, en évolution permanente, multiple, avec ses couleurs magnifiques, son alliage entre la mer et le ciel. Elle est un croisement où l’on retrouve des influences variées, dans l’espace – la Mésopotamie, l’Égypte, l’Italie… par exemple – et dans le temps – la période minoenne, la période mycénienne… »

    En une toile et quelques phrases, Hélène Pavlopoulou semble mettre les mots sur ce qui attire et fascine dans cette extension de la mer Méditerranée. Comme cette artiste, de nombreux peintres ont magnifié cette étendue maritime. Il suffit d’aller faire un tour à la Pinacothèque d’Athènes pour le constater. On y trouve des toiles de Kostas Maleas, considéré comme le père de la peinture grecque moderne, de Spyros Papaloukas, qui concilie art moderne et tradition hellénique, ou encore de Yannis Moralis, qui mêle la notion de grécité et l’abstraction. Tous ont puisé dans la vive lumière de l’Égée et ses dégradés de bleus.

    En réalité, dans tous les domaines de la culture grecque, l’Égée et ses eaux charrient un imaginaire hanté par Ulysse, les bateaux et les marins. Les chansons en portent l’empreinte – y compris celles d’aujourd’hui d’ailleurs. La chanteuse Martha Frintzila peut en témoigner. Elle rencontre un succès sur les ondes et dans les cœurs avec Νερό στη βάρκα (« De l’eau dans le bateau »), une chanson sortie en 2022, que les Grecs se sont appropriée quel que soit leur âge. Ses concerts où elle mêle ses interprétations de chants traditionnels à ses créations d’aujourd’hui, rencontrent un franc succès. « Les Grecs entretiennent une relation très particulière à la mer, et spécifiquement à la mer Égée. C’est comme si de l’eau salée coulait dans nos veines » s’amuse celle qui est « une femme des montagnes par [ses] parents ». Mais, ajoute-t-elle aussitôt, « même dans les montagnes, on chante les chansons de la mer Égée : elles font partie du répertoire populaire. »

    Une chanson grecque

    D’où vient cette omniprésence de l’Égée dans les chansons grecques ? Martha Frintzila se lance : « D’abord, la mer est l’un des atouts de la Grèce. Son rôle est essentiel. Ensuite, souvent, les peuples de marins veulent voyager, aller de l’avant. Quand ils ne le peuvent pas, ils voyagent par leur imagination. C’est comme si la mer était le seul endroit de réelle liberté, bien que la mer convoie aussi des malheurs. » Pour illustrer son propos, elle cite quelques classiques de la musique traditionnelle grecque. Θαλασσάκι μου (« Ma petite mer »), par exemple : « La mer est immense, et pourtant, on lui attribue un diminutif, comme une preuve de familiarité. Mais les paroles sont une adresse à la mer pour qu’elle préserve les marins, qu’elle prenne soin de ceux qui sont sur l’eau. Cette mer emporte avec elle ceux qui nous sont chers, nos espoirs et change même nos vies. » Une autre chanson, Μεσ’ του Αιγαίου τα νερά (« Dans les eaux de l’Égée »), implore l’Égée de se calmer afin que les êtres aimés

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