L'avenir de la sagesse: Pour une humanité plus unie, plus créative et plus fraternelle
Par Marcel Comby
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Marcel Comby a effectué sa carrière dans l’Enseignement supérieur. Il est membre de l’association des Amis de Pierre Teilhard de Chardin et du Centre International de Recherches et Études Transdisciplinaires. En tant que scientifique et catholique pratiquant, il s’est spécialisé dans la recherche de tout ce qui concerne les rapports entre la raison et la foi chrétienne. Sa pensée s’inscrit dans le cadre de la théorie de l’évolution inspirée par Teilhard et de la logique ternaire. Ainsi sa vision du monde entre habituellement en résonance avec l’essentiel de cette philosophie de nature organique et cosmique et la pensée d'Antoine Arjakovski.
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Aperçu du livre
L'avenir de la sagesse - Marcel Comby
Du même auteur
Du même auteur
Spectroscopie, Éditions Bénévent, décembre 2004
Le monde tel que je le comprends, Éditions TdB, septembre 2009
Fille de Sion, réjouis-toi, Éditions Aubin, septembre 2011
L’homme, qui est-il vraiment ?, Éditions Édilivre, mars 2012
Pour une unification du monde et son accomplissement, Éditions Harmattan, janvier 2013
Les oiseaux ont 2 ailes pour voler, Éditions du Signe, octobre 2014
Le dedans des choses, Éditions Saint-Léger, juin 2016
De ma terre natale à ma Terre intérieure, Éditions Le Lys Bleu, avril 2019
La Sagesse qui était, qui est et qui vient, Éditions Saint-Léger, janvier 2023
Prologue
Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux.
Cette citation provient du Nouveau Testament de la Bible, précisément du livre de Luc, chapitre 10, verset 20. Elle a été prononcée par Jésus-Christ lorsqu’il s’adressait à ses disciples. Voici la citation complète :
« En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint-Esprit, et il dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi. Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne connaît qui est le Fils, si ce n’est le Père ; et personne ne connaît qui est le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. »
À cette heure même, Jésus se réjouit de l’œuvre accomplie par ses disciples et souligne l’importance de la joie non pas dans le pouvoir que les disciples ont sur les esprits, mais dans le fait que leurs noms sont inscrits dans les cieux. Cette déclaration met l’accent sur la valeur ultime de la relation avec Dieu et la vie éternelle plutôt que sur les réalisations terrestres.
L’idée selon laquelle il serait grand temps d’émerger d’un « rationalisme plat », selon l’expression d’un philosophe français, exprime une volonté de dépasser une approche étroite et unilatérale de la pensée rationnelle pour explorer des perspectives plus diverses et nuancées ainsi que des perspectives plus spirituelles.
Voici quelques interprétations possibles :
– La prise en compte de la complexité : Ceci peut signifier que nous devons reconnaître la complexité du monde et des problèmes contemporains, qui ne peuvent pas toujours être résolus uniquement par une pensée rationnelle simpliste. Elle encourage peut-être à explorer des approches plus holistiques et multidisciplinaires pour aborder les défis actuels. Nous vivons dans un monde de violence et du faire n’importe quoi.
– La remise en question des dogmes ainsi que celle des idéologies rigides qui se basent uniquement sur la rationalité sans tenir compte d’autres perspectives, comme les valeurs, les émotions, les réalités culturelles et les religions.
– L’ouverture à la diversité des savoirs : Cela suggère l’importance de reconnaître et d’intégrer différents types de connaissances ou encore les connaissances basées sur l’expérience personnelle.
– La critique de ce qui est objectif avec excès, cette vision du monde qui prétend refléter la vérité sachant que toute perspective personnelle est influencée par des valeurs, des croyances et des intérêts particuliers.
Les relations de l’homme et de son créateur ne sont pas d’ordre simplement moral et juridique mais essentiellement organique. Dieu s’accomplit par le monde qui se complexifie, qui se spiritualise jusqu’à pleinement réaliser le Christ qui est Dieu accompli. L’Amour est la forme la plus sublime d’une énergie universellement présente
Il existe une métaphysique dite œcuménique qui prend au sérieux le caractère rationnel et existentiel de la foi mais qui ne concerne pas seulement le monde chrétien.
Elle s’adresse à toute personne désireuse de découvrir en soi une capacité intellectuelle capable de pénétrer profondément dans la vérité sur la véritable vie au-delà d’un rationalisme postmoderne centré sur la seule immanence. Je me dois de préciser d’abord la nature des grandes traditions de l’humanité. Elles se réfèrent aux nombreuses pratiques culturelles, religieuses, philosophiques et spirituelles qui ont émergé à travers le monde et qui continuent d’exister dans diverses formes aujourd’hui. Ces traditions reflètent la diversité de l’expérience humaine et la manière dont les sociétés ont cherché à donner un sens à leur existence, à comprendre le monde qui les entoure et à interagir avec le sacré ou le spirituel. Voici un aperçu de quelques-unes des principales traditions de l’humanité :
Religions monothéistes
Le Christianisme qui est basé sur la croyance en un Dieu amour unique et centré sur la vie et les enseignements de Jésus-Christ.
L’Islam qui est fondé sur la révélation du Coran à Mahomet. Cette religion prêche une foi en un Dieu unique, Allah.
Le Judaïsme : Cette religion enseigne que la foi juive se concentre sur l’Alliance entre Dieu et le peuple juif, révélée dans la Torah.
Religions polythéistes
L’Hindouisme : est une religion dont les différentes divinités sont considérées comme les formes différentes d’une même expression divine sous-tendue par une réalité ultime. La question sur la nature exacte de cette dernière (immanente ou transcendante, personnelle ou impersonnelle) dépend des différents courants.
Le Bouddhisme : est une religion fondée sur les enseignements de Siddhartha Gautama, le Bouddha. Il met l’accent sur la quête de l’éveil spirituel.
Les Religions traditionnelles africaines : Composées de nombreuses croyances indigènes, souvent liées à la nature et aux ancêtres.
• Philosophies et traditions spirituelles
Le Taoïsme : est basé sur le Tao, un principe cosmique. Il encourage l’harmonie avec la nature.
Le Confucianisme : est fondé sur les enseignements de Confucius, il met l’accent sur la morale, la famille et la société.
Le Bouddhisme zen : Une branche du bouddhisme qui met l’accent sur la méditation.
• Traditions indigènes et animistes
Le Chamanisme : Une pratique spirituelle présente dans de nombreuses cultures indigènes, caractérisée par la communication avec les esprits.
La Spiritualité amérindienne : Les peuples autochtones d’Amérique du Nord ont des croyances variées liées à la nature et à la relation avec les ancêtres.
Nouveaux mouvements religieux et spiritualité moderne
Le New Age (ou nouvel-âge) est un courant spirituel occidental de notre époque récente caractérisé par une approche individuelle et éclectique de la spiritualité. Défini par certains sociologues comme un « bricolage » syncrétique de pratiques et de croyances, ce courant a pour vocation de transformer les individus par l’éveil spirituel et par voie de conséquence changer l’humanité.
La wicca, ou le wiccanisme, est un mouvement religieux fondé par Gerald Gardner. La wicca comprend des éléments de croyances telles que le chamanisme, le druidisme et les mythologies gréco-romaine, slave, celtique et nordique. Ses adeptes, les wiccans / wiccanes, prônent un culte envers la nature et s’adonnent pour une grande partie à la magie. La wicca est un culte à mystères. Les wiccans sont, pour la plupart, voués à certains dieux comme Hécate, la déesse de la magie et de la lune, Gaïa, la déesse de la Terre, etc. La wicca est reconnue comme une religion aux États-Unis, y compris dans l’armée.
Humanisme séculier et athéisme
Humanisme séculier : Un mouvement philosophique qui met l’accent sur les valeurs humaines, la raison et l’éthique sans nécessité de croyance religieuse.
Athéisme : La non-croyance en Dieu ou en les dieux.
• Religions et spiritualités régionales
Le Sikhisme : Une foi indienne centrée sur l’unité de Dieu et l’égalité de tous les êtres humains.
Le Sémitisme : Des religions comme le zoroastrisme, le bahaïsme et d’autres qui ont émergé dans le Moyen-Orient.
Croyances et spiritualités contemporaines
Divers mouvements de spiritualités dites modernes évoluent dans le contexte de la société contemporaine pour enseigner la méditation de pleine conscience, le paganisme éclectique, et autres méthodes qui se développent sous le signe d’un mieux-être.
Ces traditions reflètent une grande variété de croyances, de pratiques et de valeurs, et elles sont souvent le résultat de l’interaction entre la culture, l’histoire, la géographie et les expériences humaines à travers les siècles. Il est important de noter que cette liste n’est pas exhaustive, et de nombreuses autres traditions et croyances existent à travers le monde. Cet essai présente de façon plus détaillée le rôle et le sens desspiritualités les plus courantes. Il est un devoir de mémoire que de se reporter à toutes les visions profondes que nous ont laissées certaines grandes figures de l’Histoire depuis Abraham.
Chapitre 1.
La raison et la foi
Il est bon de se pencher dans le Passé afin de faire réapparaître les œuvres philosophiques et théologiques de chercheurs de renom dont la volonté était de réaliser une quête de vérité concernant la nature humaine et la société d’alors.
Simone Weil (1909-1943) était, en particulier, une philosophe, mystique, et militante politique française. Elle est largement reconnue pour sa profonde pensée philosophique, son engagement politique en faveur de la justice sociale et son exploration de la spiritualité.
Je cite quelques éléments qui concernent sa pensée et son œuvre :
– Ses travaux philosophiques : Simone Weil a étudié la philosophie à l’Université de Paris et est devenue une intellectuelle influente de son époque. Sa philosophie était caractérisée par une recherche de la vérité, une critique de la société contemporaine et une réflexion sur la souffrance et la condition humaine.
– Son engagement politique : Simone Weil s’est engagée activement dans des causes politiques et sociales, notamment en participant à des mouvements ouvriers et en luttant contre l’injustice économique et le totalitarisme. Elle était particulièrement préoccupée par les conditions de travail des ouvriers et des agriculteurs dont elle a partagé la condition.
– Sa spiritualité et son mysticisme : Simone Weil était également profondément spirituelle et mystique. Elle a exploré des questions religieuses et métaphysiques à travers ses écrits, cherchant à comprendre la relation entre l’âme humaine et le divin. Sa spiritualité était empreinte d’une quête de transcendance et d’une profonde compassion pour les êtres humains.
– Ses œuvres majeures : Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent « L’Enracinement » (1949), dans lequel elle discute de la nécessité de trouver des racines culturelles et spirituelles, et « La Pesanteur et la Grâce » (1947), qui explore des questions de foi, de grâce divine, et de destinée humaine.
– Son influence : Simone Weil a exercé une influence significative sur la philosophie, la théologie et la pensée politique du xxe siècle. Ses idées sur la justice, la compassion et la spiritualité continuent d’inspirer de nombreux penseurs de notre époque. Il existe à Lyon un lieu de rencontre pour des jeunes en recherche de sens : Le café Simone.
Malheureusement, Simone Weil est décédée à l’âge de 34 ans en 1943, mais son œuvre et sa pensée demeurent des sources d’inspiration et de réflexion pour de nombreuses personnes à travers le monde.
« Penser la science ! » : tel était le leitmotiv qui guidait Simone Weil dans sa quête de la transcendance. On doit échapper à l’alternative entre l’exaltation moderne de la science pourvoyeuse des très hautes technologies et son rejet en bloc. La science contemporaine a découvert de nouvelles échelles et de nouveaux modes d’observation qui dépassent la perception sensible. Mais ce faisant, elle a tendance à se couper inexorablement du monde et à construire des systèmes formels de signes qui ne se réfèrent à rien de concret. On aboutit à la construction d’un système de pensée basé sur un rationalisme plat. Ainsi la physique quantique, qui étudie l’infiniment petit, réduit le réel à un ensemble d’équations.
La science est au service d’une puissance qui rend l’homme « maître et possesseur de la nature ». Simone Weil estimait donc nécessaire un retour à la conception grecque de la science, qui doit viser à refléter la vérité de l’être. La Grèce envisageait la science comme la découverte progressive d’un réseau de nécessités, de lois et de ruptures d’équilibre qui permettaient de reconnaître à la fois l’intelligibilité du cosmos et les limites de la raison et de la puissance humaine. La science grecque véhiculait une sagesse qui doit être, selon la pensée même de Simone Weil, réinjectée dans la science contemporaine.
Simone Weil parlait de « dé création » c’est-à-dire l’annulation du sujet aliéné par son ego donc clos sur lui-même. Étant issue d’une volonté divine par essence bonne, la création est parfaitement pure. Mais l’homme la transforme en un mélange de bien et de mal car il oriente sa liberté vers un désir d’autosuffisance absolue. Il méconnaît donc la logique ternaire. Le mal correspond donc à cette volonté de se constituer en personne autonome par rapport au monde et par rapport à Dieu. Pour accéder à la plénitude, l’homme doit consentir à la mort, aussi bien à la mort physique qu’à la mort spirituelle. La personne doit accepter d’être dé – créé puis re – créé en Dieu. L’espérance est ainsi la génération de la vie divine en l’homme.
La problématique actuelle réside dans le fait que l’homme ne sait plus ou ne veut plus s’unir à Dieu pour achever la création. L’homme contemporain est plongé dans un monde de bruit et d’agitation et il n’aspire souvent qu’à un bonheur immédiat tout en ignorant que Jésus, mort crucifié sur la croix, lui demande de s’unir à lui dans le mystère de la Rédemption. Il y a ici toute une démarche spirituelle à redécouvrir par nos sociétés en régression socio-culturelle.
Mais la compréhension de cette logique, qui transcende la bipolarité au sein de nos pensées, n’est pas accessible à tous, loin de là.
En fait, le monde actuel n’est ni dangereux ni condamnable en raison de la violence, de la perte des valeurs morales et du culte des prouesses technologiques. On parle d’ailleurs rarement des trains qui arrivent à l’heure. Ce monde-là est à apprécier et à aimer, autant que celui de nos grands-parents ! Par contre ce qui est impressionnant et redoutable, c’est que ce monde – là constitue, comme le précisait Simone Weil, un univers fermé sur lui-même, livré à ses seules interrogations sur l’éthique et la laïcité, armé du seul « principe de précaution ». Pourtant les textes sacrés nous livrent une fabuleuse histoire qui témoigne de ce que nous sommes réellement : à l’image de la Trinité et participants au mystère de l’Alliance avec Jésus et Marie. Le progrès possède un prix à payer : la remise en cause de nos convictions les plus obsolètes et une ouverture à l’autre dans la recherche de ce qui est la vérité ; la vérité sur la personne humaine dans sa grandeur et sa fragilité ; la vérité sur ses rapports avec la transcendance en dehors de tout dogmatisme réducteur.
De nombreux colloques ont eu lieu depuis quelques années sur le thème de la science, des technologies de pointe et de leur rapport avec l’éthique ou les religions. Dès le début des années 80, et là je citerais volontiers un célèbre physicien et philosophe : M. Basarab Nicolescu, des scientifiques ont tenté avec plus ou moins de bonheur de mettre leurs connaissances au service de la recherche du sens de la vie. C’est ainsi qu’ils ont remis au goût du jour Baruch Spinoza, Pierre Teilhard de Chardin, Bernard d’Espagnat, Stéphane Lupasco et bien d’autres, ainsi que les philosophes d’origine extrême orientale.
S’il existe une réelle cohérence dans l’organisation du monde et des analogies troublantes, il n’en demeure pas moins que la science n’explique pas tout ; son rôle est d’éclairer la raison afin de la diriger suivant des directions et des points de repère. Notre intelligence dont le fond est essentiellement rationnel, se trouve alors écartelée entre deux positions extrêmes : celui de nier carrément les réalités de nature métaphysique et celui de construire des systèmes de pensée dont le contenu réalise un amalgame de tout. On peut même considérer les merveilles de la science comme des preuves en faveur d’une causalité d’origine divine. C’est le « concordisme ». Il convient, dans ma logique propre, non de rejeter systématiquement ce que les autres découvrent par leur intelligence et leur sensibilité, mais d’exprimer en toute franchise l’idée que je me fais des choses avec leur place dans l’univers.
Mes réflexions sur l’organisation du monde m’ont conduit à travers mon enseignement des mathématiques à mettre à jour ce qu’on appelle une matrice. Le mot « matrice » est lié généralement à la fécondation, il s’agit donc d’un embryon à l’origine de toute naissance fut-elle cosmique. Selon mon opinion personnelle, l’univers constitue un ensemble d’espaces séparés par des points de nucléation (en topologie on dirait points d’adhérence) qui délimitent les différentes phases de la matière qui présentent entre elles des rapports d’analogie. On dit aussi homologies ou isomorphismes.
Le récit des débuts de la Genèse m’a conduit à utiliser les éléments fondamentaux qui sont : l’air, l’eau, la terre et le feu et qu’on retrouve dans l’œuvre poétique de Bachelard.
Ces éléments possèdent une essence première qui leur est propre. Les trois premiers correspondent, au niveau moléculaire, à des états d’énergie conditionnés par la température ; c’est le cas de l’eau par exemple. Tandis que le quatrième est un agent de transformation thermodynamique donc une réalité de niveau supérieur aux trois autres. On retrouve alors ici une configuration semblable à celle de l’espace de dimension 4 qui figure dans la théorie de la Relativité Générale de Einstein. Ce lien permet d’établir une analogie basée sur le fait que tout élément d’une ligne a même essence que l’élément correspondant sur une autre ligne et sur la même verticale. Il s’agit alors d’un tableau essentiellement symbolique à interpréter en logique tétravalente.
Les différents états d’énergie admettent une polarité : le positif et le négatif
Aussi l’explication de la vie ne se résume pas à la contemplation de ce tableau à deux entrées.
Il existe comme une troisième dimension : la dualité, qui préside à la dynamique de la vie.
Les vérités métaphysiques ne peuvent absolument pas être comprises par notre pensée cartésienne qui fonctionne comme une sorte de filtre qui ne laisserait passer que des nombres, des formes, des rapports et on peut juger du rôle éminent joué par la logique mathématique qui représente un outil universel. Ce faisant, le langage, les mots et expressions contenus dans les textes sacrés permettent d’établir des liens de logique et de cohérence, des analogies, des homologies par le jeu des symboles, des archétypes et des métaphores.
Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême, avait en son temps fait plaisamment cette remarque : « Dieu s’est mis en quatre pour sauver le monde » ce qui corrobore l’idée que cette remarque confère au dogme de l’Assomption toute sa place dans le discours eschatologique chrétien.
Toutes ces avancées spectaculaires dont nous sommes des spectateurs émerveillés et des consommateurs fervents, ne devraient pas nous masquer toute la complexité de l’être humain : toute personne est paradoxale. L’être humain est en recherche de liberté afin de grandir et de s’épanouir ; c’est pour cela qu’il refuse tout dogmatisme qui étouffe ses désirs les plus intérieurs. Mais en même temps il témoigne de son angoisse face à une fuite des repères et des barrières qui lui sont nécessaires pour sa survie. La science ne prouvera jamais rien sur la nature du Dieu Créateur. Par contre les facultés de l’homme lui permettent d’approcher le Mystère et de comprendre qu’il est Symbole, créé à l’image de la Trinité, sachant qu’on entend ici par symbole, tout ce qui est capable de transparence. À une époque difficile où l’homme se trouve dépassé par l’influence des nouvelles technologies, n’est-il pas grand temps de se poser la question : qu’est-ce en fait que l’humain ?
Se pose actuellement la question de savoir s’il est possible d’unifier la physique et d’imaginer une théorie du Tout ? Mais ce que je me propose de faire dans cet essai à consonance biblique s’inscrit aussi bien dans une certaine recherche de l’unité du monde que dans une vision quaternaire de son organisation. J’ai désiré, en fait, réaliser comme un vitrail dont la fonction serait d’exposer des scènes et épisodes religieux suivant une certaine figuration artistique et philosophique.
À l’image des surfaces de Riemann que l’on découvre dans la théorie des complexes, notre Univers est un ensemble « feuilleté ». Il faut raisonner, non en termes d’interactions au sein d’un même système régi par un ensemble cohérent dont on aurait découvert la grande « fonction mathématique » originelle. Il faut raisonner en termes d’images, d’analogies, et ce car il existe, pour tous les croyants, un au-delà de la seule physique. « La science n’énonce certes pas ce que nous devons penser, mais à propos des choses ou des phénomènes qui relèvent de sa compétence, elle a d’autant plus d’autorité pour nous indiquer ce que nous ne devons plus croire » (Étienne Klein).
Les expériences de nature supra naturelles ne peuvent nécessairement pas s’inscrire dans le cadre d’une théorie se réduisant aux seules contingences anthropomorphiques. L’Univers demeure un Mystère dont on aura du mal à en dégager une véritable et authentique « Théorie du Sens ». Foi et Science ne sont pas des domaines complémentaires, mais des domaines que les mathématiciens appelleraient « orthogonaux ». D’ailleurs ce terme nous renvoie à la réalité de la crucifixion. L’horizontal et le vertical nous suggèrent tout le symbolisme qui enveloppe notre condition humaine. Sans la métaphysique, la Connaissance humaine se trouve à l’image de la condition de ces petites souris emprisonnées dans un bocal et qui cherchent désespérément à recouvrer leur liberté. Les seules sciences, si extraordinaires puissent-elles devenir dans un futur hypothétique, ne sauraient apaiser l’homme de sa soif de comprendre et de savoir. Toute théorie du Sens se doit de procurer à l’homme, non un seul plaisir intellectuel, mais une voie qui le rassure et qui lui montre, sans fioritures inutiles, ce en quoi il doit croire vraiment. Pour ce faire, il doit avoir recours à la compréhension du symbolisme.
Chapitre 2.
Le symbolisme
Notions générales
Les symboles figurent au cœur de la vie imaginative. Actuellement ils revêtent une importance nouvelle due, sans doute, aux grands mystères de nos origines que la science tente de percer, au règne permanent de l’image que les sociologues essaient de pénétrer, aux interprétations modernes des mythes anciens, à l’émergence de mythes modernes, et enfin, aux travaux d’exploration de l’inconscient, fruits de la recherche en psychanalyse.
Les symboles figurent également au cœur de notre vie car l’expression symbolique traduit l’effort de l’être humain dans sa conquête de ce qui lui échappe. Le mot : « symbole » admet des sens multiples qui traduisent les divers aspects de la relation entre l’homme et la réalité. Dans le cas d’un événement tragique tout à fait isolé, cette réalité est parfois le révélateur d’un malaise plus profond et alors le fait prend subitement une valeur décuplée qui en confère une importance particulière.
Nous vivons dans la civilisation du symbole au sens sociologique du terme.
Avant d’aller plus loin dans l’approfondissement de ce mot, précisons que, dans le langage courant, on dispose de certains mots qui décrivent justement mais différemment ces rapports entre l’homme et une autre réalité d’ordre plus élevé. Citons :
L’« emblème », figure visible représentant une idée, un groupe, etc.
Le drapeau est l’emblème de la patrie et le laurier celui de la gloire.
L’« attribut », réalité ou image servant de signe distinctif à une personne, une collectivité, etc. Bibendum constitue un attribut de l’entreprise Michelin.
L’« allégorie », forme humaine, animale ou végétale représentant, à un même niveau de conscience, une réalité donnée de nature universelle.
La corne d’abondance est l’allégorie de la prospérité.
La « métaphore » est une assertion censée établir, à des fins pédagogiques parfois, une comparaison par analogie entre une réalité donnée et une autre de nature plus élevée, dans un processus de transfert.
Apporte-moi des lumières sur la question !!
Cet homme se trouve dans la fleur de l’âge.
Je brûle du désir de te connaître !
La « parabole » est un récit derrière lequel se dissimule un enseignement moral ou religieux aussi bien qu’une vérité cachée.
Il existe aussi tous les symboles mathématiques qui sont des formes de calligraphie restreinte, dont la mission est de représenter, de manière conventionnelle, des nombres, des opérations arithmétiques ou logiques ou tout autre chose possédant un sens.
Mais la nature ou la forme du symbole peut découler d’une vision d’ordre cosmique : ainsi la forme du chiffre « zéro » noté : « Ô », est lié à toute une culture antique soumise aux règles et rites de l’hindouisme. L’Univers nous apparaît avec une forme ronde de même que le vide.
Il s’agit ici d’une représentation de la sphère céleste. De même le symbole qui désigne l’infini, noté : « ∞ », évoque le serpent qui se mord la queue, image universelle de la manifestation des rythmes cycliques.
Ce sont là toutes les formes imagées de l’expression qui ne dépassent pas le niveau de la signification et de la communication intellectuelle.
On dit
