Les contes de la fée coquillage
Par Sophie Ballanger
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEURE
Sophie Ballanger a toujours nourri un grand intérêt pour la lecture et l’écriture. Elle s’est consacrée à la littérature jeunesse pour amener les enfants à rêver tout en grandissant. Elle a écrit de nombreux textes, comme ce recueil, en lien avec ce qu’elle vivait, mais aussi des poèmes sur les situations que nous pouvons tous rencontrer. Ce livre, en hommage à Sophie Ballanger, a été publié par son mari après son décès.
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Aperçu du livre
Les contes de la fée coquillage - Sophie Ballanger
Première partie
Jadis, dans un pays très lointain, vivait un vieux roi dans un immense palais. Pour arriver dans ce pays éloigné, il fallait traverser de magnifiques forêts verdoyantes et de grands lacs au bleu profond pendant de longs jours. C’est pour vous dire combien ce roi vivait loin. Personne ne savait depuis combien d’années ce roi habitait dans ce pays ni même son âge. Malgré cela, il était connu quasiment partout dans le monde entier ; et souvent le soir, au coin du feu, les grands-mères racontaient à leurs enfants et petits-enfants l’histoire du roi au cœur de glace. Car c’est comme cela qu’on l’appelait. Le roi au cœur de glace et on disait même parfois le roi glaçon. Les grands-mères racontaient que l’enfant Jésus né dans une étable et réchauffé par le souffle du bœuf et de l’âne n’aurait pas pu survivre dans ce palais et que ses cris se seraient transformés en poussière de givre et ses larmes en fines gouttelettes de glace.
— Mais, dis-moi grand-mère, et les araignées alors, comment font-elles pour tisser leurs toiles ? demanda Emilia.
La grand-mère tourna la tête vers la fenêtre, poussa un long soupir et répondit :
— Tu sais ma chérie, les araignées, elles se sont enfuies. Elles sont toutes parties. Et celles qui n’ont pas eu le temps de partir ont brodé de belles et magnifiques toiles qui ornent les murs du palais.
— Alors grand-mère, le roi, il vit tout seul ? dit Emilia.
— Oui, ma chérie, dit la grand-mère, et c’est l’homme le plus seul de toute la terre. Plus personne aujourd’hui n’ose s’approcher de son palais. Enfin, il n’est pas vraiment tout seul. Son fils dort dans une chambre. Il est allongé sur un lit magnifique de glace incrusté de petits rubis.
— Et les fleurs grand-mère ? Comment font-elles pour pousser ? dit Emilia.
— Il n’y a plus de fleurs non plus, dit la grand-mère. Le froid les a gelées jusqu’à la racine. Et lorsque des oiseaux arrivent au palais du roi glaçon et se posent sur une branche, ils se cristallisent et se métamorphosent en statue de glace. Leurs ailes se couvrent de givre et leurs yeux deviennent des agates. Les gens n’osent pas s’approcher de son royaume par crainte de se transformer en glaçon. Personne ne sait ce qui s’est passé ni pourquoi son fils ne se réveille plus.
— Peut-on faire quelque chose pour l’aider ? demanda Emilia.
— Nul ne le sait. Enfin, pas vraiment. Les mages disent que le sortilège peut être brisé, mais je crois que personne n’a jamais eu le courage d’essayer.
— Moi, je vais essayer, dit Emilia. On ne peut pas laisser ce pauvre roi tout seul avec son fils qui ne se réveille pas.
— Si tu veux, mais avant il faut que tu ailles dormir parce que sans sommeil ce sera impossible, dit la grand-mère.
Emilia alla se coucher, mais durant toute la nuit, elle ne peut s’empêcher de penser au roi glaçon dans son palais. Alors, comme elle n’arrivait pas à s’endormir, elle se leva pour discuter avec Pepys, son joli hamster blanc aux poils si doux comme du velours. Elle le prit sur ses genoux, s’assit à son bureau devant la petite fenêtre et ouvrit son atlas pour voir où se situait le royaume du roi glaçon. Ce ne fut pas difficile parce que des petits flocons scintillaient à l’emplacement du royaume. Mais comme c’était loin. Des jours et des jours seraient nécessaires pour y aller et il faudrait laisser beaucoup de provisions à Pepys afin qu’il ne meure pas de faim.
— Pepys, comment allons-nous faire ? soupira Emilia.
Pepys se nettoyait les moustaches avec ses deux petites pattes blanches. Il s’arrêta et ses yeux se mirent à briller.
— Il faut aller demander à la fée coquillage, répondit Pepys.
— Pepys, tu parles, s’exclama Emilia, mais les hamsters ne parlent pas !
— Si, dit Pepys, ils parlent, mais pas tout le temps.
— Et où vit la fée coquillage ? demanda Emilia.
— N’es-tu jamais allée dans le petit bassin du port, là où les pêcheurs posent leurs barques tricolores et où les canards viennent vers les enfants en nageant lorsqu’ils veulent leur donner des miettes de pain ?
— J’y suis allée la semaine dernière, répondit Emilia. La cane nageait avec ses canetons. Je les ai comptés. Ils étaient sept. Tous de la même couleur. On aurait dit de vrais jumeaux tellement ils se ressemblaient. Ensuite, le vent s’est levé et la cane a emmené tous ses petits se cacher à côté des rochers pour la nuit.
— C’est là que tu trouveras la fée. Pour la faire apparaître, il te faudra ramasser trois coquillages à peu près identiques que tu disposeras sur le sol comme si tu dessinais un triangle, en les mettant à chaque sommet. Ensuite, tu murmureras, car cela ne sert à rien de crier « Fée coquillage, s’il te plaît, viens jusqu’à moi, j’ai besoin de ton aide » ; et tu répéteras cette phrase plusieurs fois jusqu’à ce qu’elle apparaisse. Cela prendra plus ou moins de temps selon l’endroit d’où elle vient. Mais elle finira par apparaître parce qu’elle ne refuse jamais de venir lorsque quelqu’un a besoin de son aide, dit Pepys.
— Mais à quoi ressemble-t-elle ? demanda Emilia.
— Je ne sais pas, dit Pepys. Je ne l’ai jamais vue. J’ai entendu dire que sa peau était si fine et si claire que ses veines transparaissaient comme de fins petits ruisseaux. Parfois, elle sort de l’eau et, au début, on a du mal à la distinguer de la couleur des vagues. D’autres fois, elle apparaît sur la plage comme si son image se formait par l’agglutinement de petits grains de sable. Il lui arrive aussi de prendre l’apparence de goélands et de se cacher parmi eux. On ne peut jamais savoir à l’avance, mais une chose est sûre : elle finit toujours par arriver.
— Comme elle doit être belle ! dit Emilia. J’ai hâte de la rencontrer. Demain, j’irai ramasser les petits cônes alphabets sur la plage. Je les polirai et je lui confectionnerai un joli collier. Je mettrai les fils turquoise que ma tante m’a offerts l’année dernière. J’espère que cela lui plaira.
Le lendemain matin, Emilia se réveilla bien avant le chant du coq. Pepys dormait bien enfoui au chaud sous la paille. Une fine pluie balayait la lumière chatoyante émise par les lampadaires. Emilia attrapa son ciré de marin et descendit sur la pointe des pieds dans la salle de bain. Elle se lava et s’habilla en un éclair, prit sa boîte à couture, son panier en osier et sortit de la maison. Elle était tellement impatiente qu’elle oublia de prendre son petit déjeuner. Dehors, elle respira la douceur de l’air. Le calme régnait à cette heure matinale. Seul le livreur de journaux s’agitait d’une maison à l’autre pour déposer les nouvelles du jour. Emilia ne mit pas beaucoup de temps pour arriver à la plage. Elle connaissait par cœur les petites rues et les raccourcis. Elle sautillait sur un pied dans les fines flaques d’eau pour voir les gouttes gicler partout autour d’elle et cela la réjouissait. Dix minutes à peine après être sortie de la maison, elle arriva au bord de la mer. Les pêcheurs avaient pris le large depuis longtemps et le port était vide. Seul le petit bateau de croisière pour touristes se trouvait à quai. Le commandant de bord nettoyait les bancs avec une brosse et de l’eau savonneuse. Son lévrier trottinait sur le ponton de débarcadère affleurant la berge. Emilia descendit les courtes marches en pierre menant à la plage. Elle savait où chercher les fins coquillages blancs près de la digue de Saint-Antoine. C’était là qu’il y en avait le plus. Elle s’accroupit pour les ramasser et il ne lui fallut pas longtemps pour en avoir suffisamment. Lorsqu’elle se releva, elle vit les marchands installés sur la place du champ de foire et les premiers clients qui commençaient à arriver, tandis que 9 h sonnait au clocher.
« J’ai assez de coquillages maintenant. Je vais aller m’asseoir pour fabriquer le collier », pensa Emilia.
Elle marcha en longeant la digue jusqu’en haut de la plage, puis enjamba deux à deux les courtes marches et prit la direction du mail. C’était là, installé à l’ombre d’un olivier et face à un joli parterre de crocus, que se trouvait son banc préféré. La fine pluie matinale avait cessé. On entendait au loin les vagues s’entrechoquer contre la digue. Emilia enleva son capuchon et s’assit. Elle sortit les coquillages de son sac et les posa sur le banc pour les trier. Elle fit deux tas. D’un côté, elle mit les plus gros et de l’autre les plus petits. Elle sortit alors de son sac sa boîte à couture dans laquelle se trouvait le matériel dont elle avait besoin : la brosse à polir, les aiguilles transparentes, le fil turquoise. Elle commença par polir les coquillages, puis les enfila avec soin en disposant les plus gros au milieu du collier, les plus petits sur les côtés. Elle noua le tout et passa le collier autour de son cou : « J’espère que cela va lui plaire », pensa Emilia. « Si j’avais davantage de temps, je le vernirais. ». Elle rangea ses affaires de couture et se leva d’un bond. « Maintenant, il faut que j’aille appeler la fée. Pepys m’a dit d’aller dans le petit bassin des pêcheurs ».
Emilia se leva et marcha jusqu’au bassin. Seule une barque tricolore flottait sur l’eau. Toutes les autres avaient pris la mer très tôt le matin avec les pêcheurs. Elle s’adossa à un gros rocher gris face à l’océan et murmura ce que Pepys lui avait dit « Fée coquillage, s’il te plaît, viens jusqu’à moi,
