oasis CRÉATIVE

a couverture est rugueuse, elle rappelle l’écorce d’un arbre. Le premier, d’entre les plus de 500000 plantés pour le reboisement de l’Oasi Zegna, date de 1929. Un immense projet qui s’étend sur plus de 100 km entre Trivero, dans la province de Biella où la société Ermenegildo Zegna est née en 1910, et Valle Cervo. Aujourd’hui, la marque trouve un nouvel élan dans les pages du livre publié par Rizzoli, sous la Au fil des pages, la présence du fondateur est constante. On le voit toujours impeccable, en costume et chapeau Barbisio, avec sa canne. Aussi bien sur la nouvelle Panoramica Zegna (la route n 232 alors en construction) où il surveillait l’avancement des travaux, qu’entre 1932 et 1939 où il lança une politique d’assistance sociale dans l’entreprise avec la création d’un centre médical ainsi que des installations sportives pour les travailleurs et leur famille. Cette histoire est racontée avec poésie, couleurs, matières et photographies, retraçant l’un des plus beaux pans de la mode italienne. Et puis on y voit aussi l’usine, le sifflet de la sirène qui appelle les ouvriers à se rassembler, les moutons dispersés dans les étendues de Mongolie et les lamas du Pérou… L’histoire se lit à travers les pages au sens littéral du terme, car celles-ci sont transparentes ou translucides, ou encore dotées de petits hublots permettant d’apercevoir les suivantes. Ces hublots qui rappellent ceux du transatlantique à bord duquel Ermenegildo Zegna et son fils Aldo, en route vers les États-Unis, ont montré pour la première fois leurs vêtements fabriqués en Italie, avant d’atterrir à New York en 1938, où ils fondèrent la Zegna Woollens Corporation, comme le raconte la bande dessinée insérée entre les pages du volume. Ce n’est pas le seul encart, il y en a beaucoup d’autres: des reproductions de journaux de l’époque, des cartes postales d’antan, des publicités des années 1980 (comme celle pour les sous-casques en soie). Tout cela suit le cycle des saisons, qui semblent être celles de la vie. Mais le livre n’est pas seulement une évocation du passé, même si l’on y trouve le premier logo Zegna ou la première boutique de 1939, le prêt-à-porter dans les années 60, la boutique de la rue de la Paix à Paris en 1980, ou encore celle de Pékin, la première d’une marque de luxe pour hommes en Chine. Le nouveau siècle présente la création de la Fondazione Zegna et, sept ans plus tard, le siège de Milan, conçu par Antonio Citterio et Patricia Viel. Les nombreux défilés de mode et un lien toujours plus étroit avec le monde de l’art. Et avec celui de la nature. Le fil conducteur reste le sens de la responsabilité envers le territoire qui, au fil des années, a réuni l’homme et l’environnement, les valeurs (à diffuser) et le bien-être, dans un modèle éthique à la recherche constante de la beauté. Des graines confiées à la terre par cet entrepreneur et gardien d’un lieu unique afin qu’elles germent pour les générations futures. L’oasis est en effet un modèle de conscience environnementale, au milieu des paysages enneigés et des rhododendrons en fleurs, gardienne de la biodiversité et expression d’une manière éclairée de faire des affaires. C’est pourquoi, est-il dit, .