DANS LES 90s, LES backstages DES défilés, ACCESSIBLES À UN nombre TRÈS restreint DE PERSONNES, DEVIENNENT UN POINT DE référence POUR LA beauté.
Si par le passé les looks des défilés, les couleurs des collections et les diktats des stylistes ont dominé le monde de la cosmétique, le début des années 90 marque une nouvelle ère. La mode et le maquillage suivent des logiques relativement autonomes, avec des timings et des tendances largement indépendantes. Prenons l’élégant packaging bleu et or de Dior qui jouait audacieusement le contraste des couleurs, c’était la signature de Tyen, le fameux maquilleur star d’origine vietnamienne, passé des coulisses de l’Opéra de Paris aux shootings d’Avedon, Irving Penn et Bill King, et devenu lui-même photographe pour Versace, Montana, Ferré ou Lacroix. Il a imaginé les cosmétiques et les campagnes Dior pendant trente ans. Avant lui, Serge Lutens a occupé ce rôle pendant douze ans. C’est à lui qu’on avait confié le lancement de la ligne de maquillage Dior en 1968. Il a créé le style, les palettes de couleurs et l’image du maquillage. Autre maquilleur extraordinaire devenu photographe, considéré par Diana Vreeland comme le grand révolutionnaire du maquillage, Terry de Gunzburg, Make up Designer International chez YSL Beauté pendant quinze ans et qui demeure célèbre pour son coup de génie avec Touche Éclat – en plus de la création de sa marque By Terry. Chez Chanel, on retrouve Dominique Moncourtois et Heidi Morawetz. Ils ont travaillé ensemble sur le maquillage pendant près de trente ans. Dominique Moncourtois était arrivé en 1969, choisi par Mademoiselle elle-même, et Heidi Morawetz avait été appelée par Dominique, fasciné par son travail pour Helmut Newton, Sarah Moon, David Bailey, et Guy Bourdin avec lequel elle avait signé les campagnes de Charles Jourdan, inscrites dans l’histoire de la publicité. Des images qui avaient.
