NE L’APPELEZ PLUS « NUPES », mais « Nouveau Front populaire ». Le 10 juin, les dirigeants des principaux partis de gauche (Parti socialiste, EELV, communistes et LFI) ont conclu une alliance électorale en un temps record dans la perspective des législatives à venir. Le lendemain, les quatre formations s’entendaient sur le nombre de circonscriptions revenant à chacune d’entre elles, avec toujours le plus grand nombre pour les insoumis de Jean-Luc Mélenchon. Le 13 juin, elles s’accordaient sur un « programme commun ». Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique aux européennes, a apporté son soutien à l’union en dépit de ses « tiraillements »
La perspective d’une victoire du Rassemblement national et plus prosaïquement la volonté de sauver des sièges à l’Assemblée nationale arriveront-elles à faire oublier les vives tensions de ces derniers mois entre deux gauches présentées comme « irréconciliables », notamment sur la question de l’antisémitisme ? Le philosophe Raphaël Enthoven juge sévèrement cette alliance entre socialistes et insoumis. « C’est le regroupement de gens qui se détestent mais qui sont soudés par la peur de perdre leur siège et qui se cherchent le plus petit dénominateur commun pour sauver les meubles et éviter le chômage », assure l’auteur du récent (L’Observatoire), épinglant tout particulièrement le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier