![f034-01.jpg](https://article-imgs.scribdassets.com/71mbjo0mwwcm5ql9/images/file0TOB076O.jpg)
Vous débattez aujourd’hui entre Européens convaincus. Il apparaît que l’euroscepticisme n’est plus en odeur de sainteté, même au sein des mouvements populistes. Partagezvous ce constat ?
On observe depuis 2016 une transformation en profondeur des opinions publiques européennes et l’émergence d’une véritable société européenne fondée sur des valeurs, des préoccupations et des comportements de plus en plus communs. Le détonateur de ce retournement, qui suit une période de doute lié à la gestion de la crise économique et financière de 2008-2012, a été le débat référendaire britannique : les citoyens comprennent que ce qui se dit au Royaume-Uni, contre l’Europe, ne correspond pas à la réalité beaucoup plus positive qu’ils vivent eux-mêmes, et que le projet européen peut être mortel. Dès mars 2016, un retournement des opinions s’opère en faveur de l’UE avec un niveau d’attachement au projet européen très élevé et durable pour plusieurs raisons : les citoyens comprennent que le Brexit conduit à une perte de souveraineté du Royaume-Uni, vassalisé par les États-Unis du point de vue militaire et sécuritaire, et satellisé sur le plan économique par l’Union. La crise sanitaire fait comprendre aux Européens leur solitude géostratégique, avec le risque d’être pris en étau entre les États-Unis et la Chine, et la nécessité de produire