Un confronté à un . C’est ainsi que le département de l’Isère est décrit dans les premières lignes d’une note du renseignement consultée par le JDD. C’est l’histoire de trois entrepreneurs, Mohammed B., Nabil C. et Jallel A., respectivement nés en Algérie, en Tunisie et en France, qui travaillent depuis des années à noyauter les instances musulmanes locales, pour apparaître comme les porte-voix de leurs fidèles. Ils œuvrent, toujours, et aspirent à imposer plus largement leur lecture rigoriste de l’islam. Le premier donne des consignes de vote en 2019 – en soutenant le parti de l’Union des démocrates musulmans français, également qualifiée de « frériste ». Le second lance une pétition contre la Charte des principes pour l’islam de France. Le troisième démarche les mosquées pour obtenir les signatures. Ils développent un discours agressif contre la France, dénoncent son islamophobie et s’attaquent aux musulmans qui n’adoptent pas leur ligne. Parfois avec succès : deux d’entre eux finissent par convoquer une assemblée extraordinaire de la Fédération des associations des mosquées de l’Isère (FAMI) et en ressortent respectivement président et secrétaire, en mai 2022. Des fonctions qui leur ont permis de lancer des projets ambitieux et de faire évoluer le discours porté dans plusieurs mosquées. La note, à ce titre, précise : Autre détail significatif : le changement de nom d’une mosquée, rebaptisée Abdelhamid-Ben-Badis, du nom d’une figure du réformisme musulman algérien apparu au Maghreb en réaction à la colonisation française. Les trois hommes entretiennent un réseau au sein de la communauté musulmane et au-delà. Ils s’offrent par exemple les services de l’avocat attitré du CCIF – dissous après la mort de Samuel Paty –, par ailleurs très engagé contre les arrêtés « antiburkini ». Mais ils revendiquent également de très bonnes relations avec la mairie de Grenoble, au point de bénéficier de tarifs préférentiels au moment de louer un stade pour fêter la fin du ramadan, en 2023. L’un d’eux est même élu au sein du conseil d’administration d’un bailleur social grenoblois, salarié du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes et du secours populaire. Des hommes intégrés au tissu local, légalistes, présentables et déterminés à porter leurs revendications en les présentant comme celles des musulmans locaux.
L’exemple grenoblois
May 05, 2024
2 minutes
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