LES POINTS CLÉS
● AF hybride phase/contraste
● Écran inclinable
● Capteur stabilisé 5 axes
6 800 € Prix indicatif (boîtier nu)
Il y a dans ce SL3 un peu de l’allure et de la robustesse des SL2 et SL2-S, sur lesquels Leica a saupoudré quelques petites nouveautés ergonomiques, un cœur de Q3 dont il reprend le processeur Maestro IV et le capteur CMOS BSI 24×36 de 60 MP – cette fois monté sur un système de stabilisation sur cinq axes –, et toujours beaucoup de la rigueur et de la précision allemandes. Au premier contact, les connaisseurs de la marque ne seront donc pas surpris par l’aspect massif de l’appareil, par sa silhouette anguleuse et par son design épuré, qui, en dehors du bouton de mise sous tension et des trois touches situées à droite de l’écran, ne comprend aucune autre inscription que la marque, gravée en façade et sur la griffe porte-flash, et la célèbre pastille rouge bien visible. Si le SL3 ressemble ainsi beaucoup à ses prédécesseurs, il n’en propose pas moins une ergonomie légèrement revue par l’introduction d’une seconde molette sur l’épaule gauche, à laquelle il est possible d’attribuer le réglage de la sensibilité ISO, de la correction d’exposition ou encore des valeurs d’ouverture, de temps de pose ou du décalage des deux suivant le mode d’exposition choisi, mais à laquelle il – que la marque partage avec Panasonic –, dont ne profite pas le Leica M11. Lui aussi est équipé d’un capteur CMOS BSI de 60,3 MP mais escorté d’un processeur Maestro III. Nos analyses comparatives ont ainsi montré une bien meilleure qualité d’image sur le SL3 que sur tous les autres appareils dotés de ce capteur, preuve que la qualité des composants ne suffit pas en la matière. Comme les M11 et Q3, le SL3 est pourvu de la technologie de pixel binning, qualifiée de “triple résolution” par la marque, qui voudrait que l’usage de définitions inférieures obtenues par combinaison de plusieurs photosites, M correspondant à 36 MP et S à 18 MP, s’accompagne d’un bruit plus faible en hautes sensibilités et d’une plus grande dynamique d’enregistrement. Dans les faits, la technologie n’est pas très probante. Le niveau de bruit est comparable dans les trois formats, au détail près que la définition influe sur sa mise en évidence : le bruit est plus visible sur les images en 60 MP exploitées dans toute leur définition mais similaire dès lors que la photo est rééchantillonnée à 36 et 18 MP. Quant à la latitude d’exposition, elle est exactement la même que les photos soient enregistrées en L, M ou S, avec une saturation des hautes lumières dès + 2 IL en surexposition et un bruit équivalent dans les ombres en sous-exposition. Disposer d’une telle fonction ne présente qu’un avantage : celui d’enregistrer des images moins lourdes sur la carte mémoire si les 60 MP ne vous sont pas toujours indispensables. Les Raw en DNG 14 bits pèsent jusqu’à une centaine de mégaoctets en pleine définition, 50 Mo en mode M et environ 25 Mo en S. Ce changement de définition n’a pas non plus d’incidence sur les cadences en rafale, relativement faibles. L’appareil propose bien un mode à 15 i/s en obturation électronique, mais sans suivi AF et AE du sujet. La valeur annoncée n’est plus que de 5 i/s avec ces automatismes ainsi qu’une obturation mécanique et n’a même pas été atteinte lors de nos différentes mesures, avec une moyenne de 4 i/s. Dans ce mode, il est également important de souligner le comportement erratique de l’appareil, qui, en plus de ne pas obtenir la cadence promise, a enchaîné les vues à intervalles variables à raison de moins de 3 i/s par moments jusqu’à pratiquement 5 i/s sans jamais les atteindre. Ajoutons à cela la création de nouveaux dossiers sur notre carte mémoire sans que cela soit justifié par un quelconque réglage dans l’appareil, s’accompagnant de grands sauts dans la numérotation des images.