En lançant pour la première fois une attaque massive contre l’État hébreu, le régime de Téhéran a pris le risque d’une réaction en chaîne… incontrôlable
Dès l’annonce du « châtiment céleste » sur Israël, les mollahs jubilent
Que l’offensive soit un échec sur le plan militaire importe peu. Au lendemain de l’opération « Promesse honnête », un seul slogan sur les lèvres des parlementaires de la République islamique : « Gloire aux combattants de l’islam ! » Mais, pour la majorité des familles iraniennes ordinaires, l’heure n’est pas aux manifestations enfiévrées de soutien au régime. C’est désormais la peur d’une contre-attaque annoncée de Tsahal qui domine. La crainte, aussi, d’une aggravation de la crise économique. Sous le coup de sanctions américaines depuis 2018, le pays est asphyxié par l’inflation. Le voilà désormais conforté dans son rôle de paria.
Quatre officiers iraniens auraient été arrêtés en mars. Leur tort : avoir affirmé que leur armée ne tiendrait pas plus de six semaines en cas de guerre
Par Emmanuel Razavi
En 1979, l’ayatollah Khomeyni avait annoncé vouloir « détruire Israël ». Son projet : se positionner comme le fer de lance des pays musulmans dans la lutte contre l’« ennemi sioniste ». Depuis, Iran et Israël se livrent une guerre secrète à coups d’opérations clandestines et de cyberattaques. Ces derniers mois, le Mossad a multiplié les assassinats ciblés contre des hauts responsables du corps des Gardiens de la révolution, bras armé du régime iranien, quand l’Iran lui a répondu par le biais d’attaques menées par ses proxys depuis Gaza, le Liban du Sud, l’Irak et le Yémen.
Mais, samedi soir, un cap a été franchi. Après le bombardement par Israël du consulat iranien à Damas, le 1 avril, qui a tué l’un des commandants de la force Al-Qods, l’unité d’élite chargée des opérations extérieures du corps des Gardiens de la révolution, la République islamique a choisi de rompre avec sa stratégie de guerre asymétrique et de frapper Israël sur son territoire. Dans la nuit du 13 au 14 avril, le Guide suprême iranien, Ali Khamenei,