VAGUE À L’ARME
a M8 Competiton avait tout de l’arme fatale. Une ligne de miss univers, un moteur de mister univers et un châssis qui fait tout bien dans le genre. Mais la qualité des ingrédients ne fait pas forcément un plat exceptionnel.) et le V8 retrouve des arguments. Il faut verrouiller la nuque, au risque de regarder le pavillon de toit plutôt que la route, ce qui serait fâcheux. Ça pousse très fort donc, et les chiffres relevés par nos soins donnent le tournis: 3’’ et 10’’ pour atteindre respectivement 100 km/h et 200 km/h. Mais la sécheresse des chiffres traduit mal ce que l’on ressent derrière le volant. Le V8 manque de caractère, d’une sonorité plus bestiale, d’un tempérament moins “gendre idéal”. Les modifications apportées à la caisse (croisillons en aluminium sous les essieux, centre de gravité abaissé de 24 mm, suspensions arrière raidies de 10 %) portent leurs fruits. Grâce à cela, la M8 se montre plus agile et précise que les M5 et M850i. L’équilibre du châssis fait merveille et il pousse à jouer avec les innombrables modes de conduite qui permettent de tout paramétrer (moteur, suspension, direction, transmission, ESP et freinage) sur cette sportive. Lorsqu’on se rend compte qu’à la remise des gaz, le train arrière de la M8 amorce une glisse sans même qu’on ait besoin de le demander, on se dit qu’en mode propulsion (grâce à la transmission M xDrive), mieux vaut avoir de la place pour entretenir la dérive de ce Gran Coupé de 5,1 m! Côté direction, on regrette toujours des variations de consistance inutiles. La M8 est performante, confortable, polyvalence, luxueuse, mais le supplément d’âme est visiblement en option.