Nous nous sommes rencontrées une première fois en 2012, lors d’un déjeuner en petit comité. Quelques heures plus tard, elle allait monter sur la scène du théâtre du Châtelet, à Paris, pour recevoir un César d’honneur des mains de Michel Gondry, qui l’avait dirigée huit ans plus tôt dans Eternal Sunshine of The Spotless Mind. Ce midi-là pourtant, elle ne ressemblait en rien à ce que l’on imaginait d’une actrice de 36 ans, déjà oscarisée pour son rôle dans The Reader et détentrice de trois Golden Globes, deux Baftas, un Emmy Awards. La star de Raison et Sentiments, Titanic, Les Noces rebelles avait le rire franc et communicatif, le verbe haut, mâtiné de cet humour britannique ravageur. Elle mettait le feu à la table, comme on aurait dit… d’un homme?
Avance rapide jusqu’à cette fin d’hiver. En pleine promotion de la mini-série elle n’a absolument rien perdu de sa verve et cette comparaison teintée de « british humour », elle ne nous la pardonnerait pas. Nous nous parlons cette fois par écrans interposés, et faisons le tour de ses combats: la place et l’image des femmes dans le cinéma, les préjugés sexistes qui ont la vie dure, la bienveillance