SÉRIE TÉLÉ
Raconter un récit digne de tout en respectant les limites de notre science ? C’est le défi relevé par (2016) de Liu Cixin, premier volet d’une trilogie qui s’est rapidement imposée comme une référence de, autre série tirée d’une saga réputée inadaptable. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le duo n’a pas hésité à épurer au maximum le matériau originel. Scindée en huit épisodes, cette première saison reprend les grandes lignes du premier tome de la saga littéraire originelle, et internationalise son casting. Nanti d’un budget pharaonique (20 millions de dollars par épisode), déroule son récit à hauteur d’homme, ce qui est à la fois sa force et sa faiblesse. Force, car en privilégiant la caractérisation des personnages, elle parvient à créer un lien émotionnel puissant quitte à verser dans le pathos, racontant non tant l’histoire d’une apocalypse imminente que la dislocation d’un groupe d’amis. Faiblesse, car en dépit d’une poignée de séquences impressionnantes, la série risque fort de décevoir les amateurs de sensations fortes, plus intéressés par le versant invasion extraterrestre que par les turpitudes existentielles des protagonistes. Plus SF intimiste que hard SF, réussit son pari sur le plan émotionnel, mais nous laisse quelque peu sur notre faim en termes de spectacle pur.