I. Allegro (4/4, mi bémol majeur)
D’entrée, Beethoven définit ce que sera son concerto : à la force, à l’assise harmonique de l’orchestre (représenté par trois accords foudroyants tonique/sous-dominante/dominante) va s’opposer la mobilité et la virtuosité du piano.
L’exposition (mesure 11) lance le premier thème, conquérant, sur une cellule de grupetto bémol- bémol-), intensément dynamique, vite associée à une énergique formule rythmique (croche pointée, double, blanche). Le deuxième thème (mes. 41) est une marche claudiquant d’abord dans un sinistre bémol mineur. Elle se lisse immédiatement en majeur, sur une ondulation , aux cors et timbales et ressurgira plusieurs fois sous une forme martiale (à partir des mes. 166-173). Un troisième thème descendant aux bois (mes. 78) conduit à l’ample reprise, considérablement variée, de l’exposition (mes. 111). Le soliste y refait son entrée avec une version du premier thème, après une fusée chromatique ascendante. La même figure ouvre le développement (mes. 268), contrasté mais assez bref. D’incessantes métamorphoses thématiques et harmoniques précèdent la réexposition (mes. 362), débutant sur la même ouverture ternaire en accords massifs que l’introduction.