Imaginez : il y a quelques siècles à peine, l’animal était vu comme un être conditionné pour répondre à des , dénué de tout univers mental. C’était la thèse de l’“animal-machine” de Descartes, reprise par Malebranche qui, selon la légende, battait ses chiens et comparait leurs aboiements à une horloge qui sonne l’heure ! Oh, il y avait bien quelques voix dissidentes, le biologiste George Romanes, par exemple, publia en 1882 . Mais cet essai fut taxé d’anthropomorphisme – prêter une expérience mentale aux animaux n’était pas considéré comme scientifique. Cette vision a perduré : il y a trente ans, si nous avions interrogé des scientifiques pour notre dossier, nous aurions récolté refus et moqueries. Mais tout a changé. Le séquençage a montré que nous partageons plus de 98 % de notre ADN avec le chimpanzé ; l’humain a été remis à sa place dans l’arbre phylogénétique ; les observations du système nerveux ont confirmé la subtilité des processus cognitifs des bêtes. Résultat : une nouvelle génération de scientifiques ose enfin explorer leur psyché, et nous ouvre les portes d’un monde plus fou, plus fin, plus étonnant que tout ce que nous pouvions imaginer. Il eût été dommage de le louper par fierté.
L’ÉDITO
Mar 22, 2024
1 minute
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits