Dans un Ouest dysto-pique, un nain, un gobelin et un chasseur de primes unissent leurs forces face à un être diabolique capable de ressusciter les morts. Singulier mélange de J.R.R. Tolkien et de Stephen King, convoque le meilleur de deux genres a priori antinomiques : le western et la fantasy. Et si la sauce prend, ce n’est pas tant du fait de son intrigue, somme toute classique mais très efficace, que de sa direction artistique à tomber par terre. Il faut dire que est né de l’association entre deux amoureux fous du genre. Aux commandes de cet étrange et néanmoins très réussi objet pop aux accents lovecraftiens, on retrouve Jean-Luc Istin, auteur et directeur de collection rompu au genre fantasy puisqu’on lui doit notamment . Pour raconter cette histoire qu’on devine au fil des pages toujours plus ambitieuse, il s’est associé au dessinateur Bertrand Benoit, touche-à-tout qui a œuvré aussi bien dans le jeu vidéo, les figurines, les jeux de société ou encore la bande dessinée et qui officie ici également en tant que cocréateur. Les deux hommes insufflent à leur passion et bardent leurs pages de références qui ne manqueront pas d’exciter les aficionados. Transpirant l’amour du genre de sa première à sa dernière case, l’album ne fait aucune concession et ne cesse d’égrainer sa noirceur au fil des pages. On attend avec impatience la suite de ce premier tome sobrement intitulé en espérant qu’ils développeront une mythologie à la hauteur des promesses.
